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La célébration de la fête juive de Hanoukka à l’Elysée suscite l’indignation du monde politique

Emmanuel Macron à l’Elysée, à Paris, le 7 décembre 2023.

Une « erreur », de l’avis même du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). La cérémonie à l’Elysée de Hanoukka, jeudi 7 décembre au soir, au premier jour de cette fête religieuse célébrée par la communauté juive, en présence du grand rabbin, Haïm Korsia, et du président de la République, Emmanuel Macron, suscite un tollé dans le monde politique. A deux jours du 118e anniversaire de la loi de 1905, actant la séparation des Eglises et de l’Etat, la scène filmée et partagée sur le réseau social X par le rabbin Mendel Samama, où l’on voit Haïm Korsia allumer la première bougie au sein du palais présidentiel, est critiquée au nom du principe de laïcité, cher à la République.

« Ce n’est pas la place, au sein de l’Elysée, d’allumer une bougie de Hanoukka, parce que l’ADN républicain, c’est de se tenir loin de tout ce qui est religieux », a réagi le président du CRIF, Yonathan Arfi, vendredi matin au micro de Sud Radio. « J’ai été surpris. Je me demande pourquoi Macron l’a fait, ce n’est pas son rôle », en tant que président de la République, a poursuivi M. Arfi, présent jeudi soir lors de la cérémonie.

« Aussi sympathique que ce soit, Hanoukka, c’est une fête religieuse. A laquelle aucun élu de la République ne devrait participer, comme toute manifestation religieuse », a estimé sur X le secrétaire national à la laïcité du Parti socialiste (PS), Jérôme Guedj. « Hanoukka à l’Elysée ! Bientôt Pâques, l’Aïd ? », a ironisé sur X le député La France insoumise (LFI) de la Somme François Ruffin. « Macron président, c’est un gamin de 10 ans avec une panoplie du petit chimiste, mais de la vraie nitroglycérine et des vraies allumettes », a vertement tancé la sénatrice PS du Val-de-Marne Laurence Rossignol, vice-présidente du Sénat. Une allusion au risque d’embrasement du pays dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas.

« Comment peut-on refuser de participer à une marche civique contre l’antisémitisme au motif incongru et fallacieux de la sauvegarde de l’unité nationale, et célébrer une fête religieuse au sein du palais présidentiel ? A ma connaissance, c’est une première. Contraire à la laïcité », s’est offusqué le maire Les Républicains (LR) de Cannes (Alpes-Maritimes), David Lisnard. A l’extrême droite, le député Rassemblement national (RN) de l’Yonne Julien Odoul n’hésite pas à fustiger un « président qui n’aura donc jamais compris la France ».

« Signal » de « soutien »

L’Elysée expliquait vendredi matin que l’événement était, avant tout, consacré à une remise de prix qui existe depuis 2011, le prix Lord Jacobovits, au titre de la lutte contre l’antisémitisme et de la défense de la liberté de pratiquer la religion juive. « Ce n’est pas une célébration cultuelle… mais une manifestation culturelle liée à une religion. Un événement historique inscrit dans le calendrier de cette religion », justifie-t-on au palais.

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