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Comment ArianeGroup cherche à réduire ses émissions carbone

Comme le transport aérien, l’activité spatiale est souvent critiquée pour sa pollution, surtout avec l’augmentation du nombre de lancements depuis quelques années. Dans son livre Les Saccageurs de l’espace (Buchet Chastel, 224 pages, 19,50 euros), Raphaël Chevrier estime que l’empreinte carbone de la phase de lancement d’une fusée, « en l’occurrence une Ariane-5, équivaut à… un vol aller-retour Paris-New York embarquant deux cent trente-cinq passagers ! Soit environ 250 tonnes de dioxyde de carbone ».

Globalement, les lanceurs de la gamme Ariane ou Falcon de SpaceX rejettent entre 200 et 400 tonnes de CO₂ dans l’atmosphère. Comparativement à l’aviation, qui représente 2,4 % des émissions mondiales, la part du spatial est estimée à 0,000078 %, précise l’auteur de l’ouvrage.

« Nous travaillons à réduire ces émissions », insiste Martin Sion, le président exécutif d’ArianeGroup. Ainsi, le futur minilanceur Maïa aura pour carburant « du biométhane, de façon à avoir une moindre empreinte carbone ». Cette fusée sera aussi « partiellement réutilisable, ce qui limite l’emploi de ressources, ce qui est moins nocif pour l’environnement ». Par ailleurs, l’entreprise participe avec l’Agence spatiale européenne (ESA) à « des projets d’hydrogène décarboné pour Ariane-6 ».

Par ailleurs, souligne M. Sion, « la lutte contre le réchauffement climatique de notre activité ne se borne pas seulement à ce qui sort des tuyères de nos moteurs, mais concerne tout notre écosystème ». Ainsi, profitant de ses vastes superficies, le groupe va déployer des panneaux photovoltaïques, « de telle sorte que, en 2025, un quart de notre consommation électrique soit produite chez nous ».

Un cargo à voiles, appelé Canopée

D’autre part, pour transporter les éléments d’Ariane-6, ArianeGroup a opté pour un cargo à voiles, appelé Canopée. « Cela permet de gagner 35 % de consommation, soit 35 % de gaz à effet de serre sur la boucle qui fait Brême, Rotterdam, Le Havre, Bordeaux et Kourou. » La rotation complète, retour compris, doit durer environ vingt-huit jours à vitesse maximale pour ce cargo de 121 mètres de long, 22 mètres de large et 36 mètres de haut. Il s’agit du premier bateau de cette taille qui avance en partie grâce au vent, avec quatre immenses voiles aidées par deux moteurs diesel.

Plus original, le démantèlement des missiles non utilisés. « Alors que les autres pays brûlent le carburant, nous, on a décidé d’élever des bactéries, de les sélectionner pour qu’elles soient capables de consommer le carburant et d’en faire de l’eau salée, explique-t-il. C’est un processus qu’on va vendre à l’étranger, car on est les seuls à le faire. »

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