Une rupture de canalisation à la station Châtelet-Les Halles a endommagé, jeudi 7 décembre, un local technique de signalisation, entraînant une interruption de circulation des lignes des RER A, B et D et créant l’embolie dans les transports en commun en plein cœur de Paris. Pendant plusieurs heures, la traversée de Paris a été rendue impossible en raison de cet incident survenu à 12 h 15 pour ces trois lignes de RER.
Sur le RER B, deuxième ligne la plus empruntée avec près de 1 million d’usagers quotidiens, la reprise était « progressive » en début de soirée. L’interconnexion est toujours « suspendue à Gare du Nord : un changement de train est nécessaire. L’ensemble de la ligne sera perturbé toute la soirée », est-il précisé sur X.
Sur le RER A, la plus empruntée du réseau avec 1,4 million de voyageurs par jour, la reprise du trafic a eu lieu entre les stations Nation et Auber vers 17 heures, mais le trafic sur l’ensemble de la ligne reste « très perturbé ».
Enfin, sur le RER D, qui transporte 660 000 passagers par jour, la reprise du trafic reprenait « très progressivement » dans la soirée entre les stations Paris-Nord et Gare-de-Lyon. « Le trafic reste également fortement ralenti sur l’ensemble de la ligne en répercussion de la panne », est-il précisé. Les voyageurs sont invités à emprunter les lignes de métro 14 et 4 ou 1 et 5.
Renforts d’agents RATP
« Soixante-dix agents ont été déployés en renfort pour informer et orienter les voyageurs vers des itinéraires alternatifs », a assuré la RATP. « La fuite a été réparée rapidement par les équipes techniques » et « des pompes ont été acheminées pour évacuer l’eau qui avait inondé le local », toujours selon la RATP.
Une trentaine d’agents ont été dépêchés en urgence « pour remettre en service les installations électriques en toute sécurité dans les meilleurs délais », a complété l’entreprise publique, présentant ses excuses aux usagers.
Afin de faire face à la charge supplémentaire de voyageurs, les lignes 1, 4 et 14 du métro ont été renforcées, avec pour conséquence une « affluence exceptionnelle » sur la ligne 4, obligée d’absorber les voyageurs du RER B cherchant à rejoindre la gare du Nord depuis Châtelet. Outre la ligne 4, trois autres lignes de métro étaient perturbées et une autre était à l’arrêt en début de soirée en raison de pannes ou d’un malaise voyageur, selon le site de la RATP.
Scènes de « chaos »
Sur les réseaux sociaux, de nombreux passagers faisaient part de leur colère, postant des photos de couloirs saturés de voyageurs, dont le député européen Emmanuel Maurel, fustigeant sur X « ceux qui promettent un ticket à 4 euros ». Des usagers évoquaient des scènes de « chaos », quand d’autres ironisaient sur la capacité de la capitale française à absorber le flot de voyageurs attendu lors des Jeux olympiques (JO).
« Nous payons des années de sous-financement de nos transports », a déploré de son côté, sur X, l’adjoint aux mobilités de la mairie de Paris, David Belliard (EELV), réclamant « un plan massif et d’urgence pour nos transports en commun ».
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A sept mois du coup d’envoi des JO, cette panne pourrait relancer la polémique, après la sortie, fin novembre, de la maire de Paris (PS), Anne Hidalgo, sur des « transports pas prêts », qui lui avait attiré les foudres de l’exécutif.
« Nous avons un réseau obsolète. Il y a au moins huit lignes sur dix qui ne sont plus en état d’assurer un service public de qualité. Nous payons quarante ans de sous-investissement dans les transports avant ceux décidés par Valérie Pécresse », la présidente de la région Ile-de-France et d’Ile-de-France Mobilités, estimait mercredi dans Les Echos le PDG de la RATP, l’ancien premier ministre Jean Castex.
