Deux juges d’instruction financiers ont ordonné, vendredi 8 décembre, le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Marine Le Pen, du Front national (devenu Rassemblement national) et de vingt-six autres personnes, tous soupçonnés d’avoir participé à un système de détournement de fonds publics européens entre 2004 et 2016, a fait savoir le parquet de Paris, confirmant ainsi une information de Franceinfo.
« Cette décision n’est malheureusement pas une surprise », a réagi dans un communiqué Rodolphe Bosselut, avocat de la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale. « Le parquet suit là la même philosophie que pour le MoDem, et probablement pour La France insoumise prochainement », a réagi le RN peu après l’annonce du renvoi.
Première audience en mars
Le parti a affirmé que Marine Le Pen n’avait « commis aucune infraction ni irrégularité ». « Nous contestons formellement les accusations formulées contre nos députés européens et assistants parlementaires », a-t-il réagi, assurant que le procès lui donnera « enfin l’occasion » de se défendre sur le fond « et de faire valoir [ses] arguments de bon sens ».
Une première audience sur l’organisation du procès pour détournement de fonds publics et complicité est prévue pour le 27 mars 2024, avant les débats au fond qui auront lieu en octobre et en novembre 2024, a précisé le parquet.
Le parquet avait requis ce procès le 22 septembre. Il a expliqué que « les peines encourues sont dix ans d’emprisonnement et une amende de maximum de 1 million d’euros ou du double du produit de l’infraction » et a rappelé la possibilité d’infliger une peine complémentaire d’inéligibilité d’un maximum de dix ans.