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Gérard Depardieu visé par une deuxième plainte pour agression sexuelle

La comédienne Hélène Darras a porté plainte le 10 septembre contre l’acteur Gérard Depardieu, qu’elle accuse d’agression sexuelle lors d’un tournage de film en 2007, a annoncé mercredi 6 décembre le parquet de Paris, confirmant une information de France 2. Le parquet a précisé que la plainte, qui porte a priori sur des faits prescrits, est en cours d’analyse pour en déterminer la suite : classement ou lancement d’investigations.

Contacté, l’avocat de M. Depardieu Christian Saint-Palais n’était pas joignable dans l’immédiat.

Dans un numéro du magazine d’investigation « Complément d’enquête » diffusé jeudi soir et consacré à l’acteur, visé par de multiples accusations de violences sexuelles, Hélène Darras accuse la star de l’avoir « pelotée » alors qu’elle avait 26 ans et jouait comme figurante en 2007 dans le film Disco, réalisé par Fabien Onteniente.

Hélène Darras avait déjà témoigné devant la justice et dans Mediapart. « J’ai mis un an à passer du témoignage à la plainte », a-t-elle expliqué mercredi à l’Agence France-Presse (AFP). « Passer la porte du commissariat, dire à un policier qu’on vous a touché les parties intimes, ce n’est pas évident, ça prend du temps d’y réfléchir », a-t-elle ajouté.

« Est-ce que tu veux monter dans ma loge ? »

Pendant le tournage, Gérard Depardieu « passe sa main sur [s]es hanches, sur [s]es fesses » puis lui « dit carrément : “Est-ce que tu veux monter dans ma loge ?” ». L’actrice lui dit « non », mais « ça ne change rien », affirme-t-elle dans « Complément d’enquête » : « Entre les prises, il va continuer à me peloter. »

Même si ces faits sont prescrits, « je m’en fous », a-t-elle confié à l’AFP. En déposant plainte, Hélène Darras a « voulu répondre à la défense, qui minimise nos dénonciations en disant que ce ne sont “que” des témoignages », a-t-elle ajouté, faisant allusion aux multiples témoignages parus dans la presse contre Gérard Depardieu.

Sur son journal intime de l’époque, elle confie sa détresse : « Le vide abyssal, je n’existe plus. Le néant. L’invisible. Mon cœur me fait si mal. La pire blessure est psychologique. Personne ne peut me rendre ma confiance, personne ne peut me rendre ma vie, sauf moi. »

Outre cette plainte, Gérard Depardieu fait l’objet d’une information judiciaire au tribunal de Paris : il a été mis en examen le 16 décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles après une autre plainte, celle de la comédienne Charlotte Arnould, qui avait dénoncé à la fin d’août 2018 deux viols au domicile parisien de la star.

Charlotte Arnould avait obtenu à l’été 2020 que l’enquête, d’abord classée par le parquet de Paris en juin 2019, soit confiée à un juge d’instruction. Depuis, une dizaine d’autres femmes ont accusé dans la presse Gérard Depardieu de violences sexuelles. L’acteur, qui a été confronté cet été à Charlotte Arnould devant la juge d’instruction chargée du dossier, a aussi été interrogé sur ces nouveaux témoignages, selon une source proche du dossier.

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Le 1er octobre, il a démenti les accusations, martelant dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro n’être « ni un violeur ni un prédateur ». « Jamais, au grand jamais, je n’ai abusé d’une femme », écrivait-il, en annonçant ensuite, par la voix de son agent, ne plus participer à « aucun projet » dans le « contexte » de ces accusations.

« C’est des grosses salopes »

S’appuyant sur une vidéo inédite tournée en 2018 lors d’un voyage avec l’écrivain Yann Moix en Corée du Nord, « Complément d’enquête » affirme également qu’à chaque fois que l’acteur est en présence de femmes durant ce voyage il ne peut s’empêcher de tenir des propos à caractère sexuel.

Propos déplacés, gestes et bruits de gorge mimant l’acte sexuel ponctuent ses échanges avec des femmes. Dans un haras, il affirme que « les femmes adorent faire du cheval [car] elles ont le clito qui frotte sur la selle (…), elles jouissent énormément ». Et de poursuivre : « C’est des grosses salopes. »

Du côté des plateaux de cinéma, plusieurs témoignages, dont ceux de Sarah Brooks, dans l’enquête de Mediapart, et d’Anouk Grinberg, dans une interview au magazine Elle, en octobre, pointent une « ambiance sexualisée », où règne l’omerta.

« Complément d’enquête » exhume aussi une interview réalisée en 1978 auprès d’un magazine américain. L’acteur y raconte avoir été impliqué dans des viols à l’âge de neuf ans. « Il n’y avait rien de mal à ça », aurait-il déclaré. Propos qu’il a maintenus des années plus tard face à une journaliste de Time Magazine. Ces allégations, qui n’ont jamais pu être vérifiées, sont battues en brèche par ses proches.

Pour le président du syndicat des producteurs, Marc Missonnier, le seul à avoir voulu témoigner à visage découvert, « le cinéma français n’ignorait pas les comportements problématiques de Gérard Depardieu ».

Le Monde avec AFP

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