Close

Wauquiez cherche à enrôler les maires pour relancer l’offensive contre le zéro artificialisation nette

Le président (Les Républicains) du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, à l’assemblée plénière de la région, à Lyon, le 19 octobre 2023.

Haro sur le ZAN. Depuis plusieurs jours, Laurent Wauquiez (Les Républicains, LR), président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA), organise une nouvelle offensive contre le zéro artificialisation nette (ZAN). Le 30 septembre, dénonçant « une loi ruralicide », il avait annoncé que, « en lien avec les départements », sa collectivité sortait du dispositif. Avec cet objectif posé par la loi Climat et résilience de 2021, le rythme de bétonnisation des terres doit être divisé par deux dans le pays d’ici à 2031, avant d’atteindre le ZAN en 2050 : chaque hectare artificialisé devra alors être compensé par son équivalent rendu à la nature, un objectif qui inquiète de nombreux élus locaux.

Le coup d’éclat avait eu peu d’échos. « C’est vraiment de la démagogie à tous les étages », avait par exemple réagi le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic (Europe Ecologie-Les Verts). L’exécutif avait fustigé l’initiative, évoquant « des sanctions ». Depuis, Laurent Wauquiez a demandé à tous les maires de la deuxième région de France de signer une lettre qu’il compte adresser à la première ministre, Elisabeth Borne. Selon son entourage, « plusieurs centaines » d’entre eux ont répondu positivement. Dans ce courrier, il dénonce « une loi technocratique qui ne répond pas aux enjeux fondamentaux de l’environnement » et « ne tient pas compte de la diversité et des spécificités de[s] (…) régions ». Avant de conclure sur une tonalité d’ouverture : « Nous sommes prêts à participer à une réflexion constructive sur ce sujet. »

Laurent Wauquiez est le seul à vouloir sortir sa région du ZAN, et rompre avec la loi. Certes, d’autres présidents de région sont préoccupés par le sujet. Le centriste Hervé Morin (Normandie) ou le socialiste Alain Rousset (Nouvelle-Aquitaine) ont écrit à la première ministre pour alerter sur les difficultés qui émergent. D’autres, comme Xavier Bertrand (LR, Hauts-de-France) ou Christelle Morançais (LR, Pays-de-la-Loire) se débattent avec le ZAN en travaillant avec le préfet de région et les maires. « La loi est votée. Il faut faire de ce défi une opportunité », affirme Mme Morançais, précisant : « Ceux qui parlent beaucoup d’autorité et qui contestent une loi votée, ça me dérange. »

Par ce combat, Laurent Wauquiez construit sa candidature à la présidentielle en épousant de près les préoccupations de son électorat régional. « On a un problème de logements au Mont-Dore, explique par exemple Sébastien Dubourg (LR), le maire de cette commune du Puy-de-Dôme. Si on nous enlève du foncier, ça va poser problème. » L’élu dénonce « des décisions technocratiques prises dans des bureaux parisiens » qui ne correspondent pas à la réalité des campagnes. Egalement conseiller régional, M. Dubourg a relayé l’initiative du président Wauquiez dans les deux intercommunalités dont il est le « référent ». Sur les quarante-trois maires concernés, trente ont répondu positivement, affirme-t-il. Elu dans un autre département de la région AURA, François Descœur (sans étiquette), maire d’Anglards-de-Salers (Cantal), abonde : « Tout ce qu’explique la motion de Laurent Wauquiez, les maires le disent depuis deux ans. Mais ils n’ont pas la puissance politique suffisante et on ne les écoute pas », déplore-t-il. Il a aussi signé le courrier.

Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top