Un drame de plus engendré par le phénomène des rixes. Ce lundi 4 décembre, Kendy, un adolescent de 15 ans a été tué lors d’un affrontement à Domont (Val-d’Oise) entre deux bandes de jeunes de différents quartiers, alors qu’il rentrait chez lui à Ezanville, la commune voisine. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte et confiée à la section de recherche de gendarmerie de Versailles et au groupement de gendarmerie du Val d’Oise.
Cette nouvelle rixe a éclaté aux environs de 18 heures, à un carrefour à la limite entre Domont et Ezanville. Selon le procureur de Pontoise, Pierre Sennes, elle aurait impliqué une vingtaine de personnes, qui se sont dispersées à l’arrivée des gendarmes sur place. Ne restait que Kendy, que les secours n’ont pas réussi à réanimer. « L’autopsie réalisée ce matin au service de médecine légale de l’institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale, établissait que la victime était décédée à la suite d’un coup de couteau porté au thorax », indique le parquet dans un communiqué. Le ou les auteurs des faits n’ont à ce stade pas été identifiés. Un autre jeune, blessé à la tête lors de l’affrontement, s’est présenté plus tard à la gendarmerie. Son pronostic vital n’est pas engagé.
« Un enfant brillant »
La stupeur a gagné les deux villes depuis le drame. « Kendy était un garçon connu de la commune mais dans le bon sens, indique Eric Battaglia, maire divers droite d’Ezanville. Il était toujours disponible. Il venait au service jeunesse pour l’aide aux devoirs parce que c’est un enfant brillant. » Il a grandi au Rû-de-Vaux, un quartier sensible de la ville, avec sa mère, sa petite sœur et son grand frère. L’adolescent était scolarisé au lycée George-Sand à Domont, qui a mis en place une cellule d’aide psychologique pour les élèves.
L’enquête devra déterminer les raisons de cet affrontement mortel. Selon le maire d’Ezanville, une embrouille autour d’une « banale histoire de baskets » survenue la semaine précédente aurait mis le feu aux poudres. « Des jeunes lui auraient dit qu’ils le retrouveraient. Aujourd’hui, à la moindre histoire, certains sont prêts à sortir des couteaux », regrette Eric Battaglia.
D’après l’élu, les rivalités entre le quartier du Rû-de-Vaux et celui de la cité de la gare à Domont ne sont pas nouvelles. Un vieil antagonisme entre voisins perpétué de générations en générations et dont plus personne ne pourrait vraiment donner l’origine, comme on en voit dans d’autres communes voisines en France. « Ces rivalités sont cycliques, donc imprévisibles. Parfois, pendant deux ou trois ans, il ne se passe rien, et puis ça repart », confirme Frédéric Bourdin, maire divers droite de Domont. « Cela fait des années qu’on a des conflits avec Domont, mais cela n’a jamais été très méchant. C’étaient des petites bagarres à la sortie du collège ou du lycée. Pourquoi ça a pris comme ça la semaine dernière ? On se pose tous la question », complète Eric Battaglia.
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