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Présidentielle en RDC : le combat perdu de Félix Tshisekedi pour rétablir la sécurité dans l’Est

Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, lors de la 78e session de l’assemblée générale des Nations unies à New York, le 20 septembre 2023.

A moins d’un mois de l’élection présidentielle, prévue le 20 décembre, l’opposition congolaise n’est pas parvenue à surmonter ses divisions et à présenter un candidat unique, mais elle s’est trouvé un angle d’attaque commun pour exposer l’un des principaux échecs du quinquennat du chef de l’Etat sortant, Félix Tshisekedi. Le 20 novembre, Moïse Katumbi a ainsi lancé sa campagne depuis Kisangani (nord-est) par une mise en cause, assortie d’une promesse, que tous les adversaires du président, candidat à sa réélection, pourraient reprendre à leur compte : « Celui qui a la haute autorité sur ce pays doit simplement nous apporter la paix dans l’est de la République démocratique du Congo [RDC], où nos compatriotes congolais souffrent amèrement. (…) Nous allons chasser toutes ces forces qui sont dans notre pays, n’est-ce pas ? »

L’ancien gouverneur du Katanga (la province la plus riche de la RDC), considéré comme le principal adversaire de l’actuel président en poste depuis janvier 2019 sait que cet engagement est plus facile à formuler qu’à tenir. Mais il rappelle combien la situation sécuritaire s’est dégradée en RDC ces dernières années, tout particulièrement dans l’est du pays, frontalier de l’Ouganda et du Rwanda.

La province du Nord-Kivu subit depuis novembre 2021 les assauts du Mouvement du 23 mars (M23), groupe rebelle recrutant principalement parmi les communautés tutsi congolaises et soutenu par le Rwanda, selon les observations des Nations unies et de la plupart des services de renseignements occidentaux. En Ituri, les Forces démocratiques alliées (ADF), formation djihadiste originellement ougandaise qui a fait allégeance au groupe Etat islamique en 2017, sèment la terreur.

« Tempête de crises »

La RDC détient ainsi le triste record mondial du nombre de déplacés internes en raison des violences enregistrées ces trente dernières années : 6,9 millions de personnes à l’échelle de tout le pays, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM) publiés fin octobre. La résurgence des violences liées au M23 à l’automne 2021 après neuf années de sommeil fait de nouveau exploser les chiffres.

« Depuis des décennies, le peuple congolais vit dans une tempête de crises, [mais] l’escalade la plus récente du conflit a déraciné plus de personnes en moins de temps que jamais auparavant », s’inquiète Fabien Sambussy, le chef de mission de l’OIM en RDC. Cette agence des Nations unies estime que plus d’un million de personnes ont été déplacées au cours du premier semestre 2023.

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