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« Le zéro artificialisation nette oblige à être innovant pour abandonner le bétonnage facile »

30 187 hectares, 43 000 terrains de foot, 6,3 fois la ville de Lyon. Voilà la superficie d’espaces naturels, agricoles et forestiers consommés en dix ans en Auvergne-Rhône-Alpes, la deuxième région la plus consommatrice d’espaces en France. L’artificialisation de nos sols augmente bien plus vite que la démographie, et pour chaque nouvel habitant, 609 mètres carrés de sols sont aujourd’hui absorbés !

Cet étalement détruit nos paysages, morcelle les parcellaires agricoles et accroît toujours plus les distances à parcourir pour travailler ou faire ses courses, et renforce la dépendance à la voiture individuelle. Il menace la biodiversité, le climat, le cycle de l’eau et bien sûr notre souveraineté alimentaire. La multiplication des îlots de chaleur, des sécheresses et des inondations n’est malheureusement plus du registre de la science-fiction.

Aucun responsable politique ne peut décemment fermer les yeux sur cette réalité, et sur l’objectif impérieux de freiner la consommation foncière. C’est heureusement un combat consensuel dans notre société : 87 % des Françaises et Français y sont favorables d’après un sondage IFOP d’octobre 2023, et 99 % de la convention citoyenne pour le climat a voté cet objectif en 2020.

Le ZAN nous oblige à l’innovation

Nos territoires ont bien sûr besoin de construire des logements, des infrastructures, et de favoriser la relocalisation des industries. Réduire de 50 % la consommation d’espace d’ici à 2030 par rapport à la décennie précédente et atteindre le zéro artificialisation nette (ZAN) en 2050 ne signifie pas ne plus construire, mais construire mieux.

Le ZAN est source d’innovations dans les champs de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction : dépollution et régénération des friches, optimisation du foncier économique et commercial (verticalité, limitation des immenses parkings), renforcement de la mixité fonctionnelle, revitalisation des centres-bourgs et rénovation de l’habitat ancien, utilisation des logements et bureaux vacants, et densification raisonnable des villes, autour des lignes fortes de transports en commun ou en surélevant les immeubles existants.

Le ZAN nous oblige à être innovants pour abandonner le bétonnage facile. Loin d’être « ruralicide », le ZAN change le logiciel de l’aménagement du territoire, en partageant équitablement la prospérité et en retissant les liens entre les centres urbains, les périphéries et les territoires ruraux dans des logiques de solidarité, de coopération et de respect des identités locales, loin des oppositions surjouées entre villes et campagnes.

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