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« D’autres peurs ont supplanté celle du chômage, qui alimentent dans le pays un climat de défiance généralisé »

L’incompréhension pointait dans les propos du chef de l’Etat qui, intervenant mardi 28 novembre lors des Assises de l’économie de la mer, a réagi à la musique ambiante selon laquelle il manquerait un cap à ce second quinquennat : « Il se trouve que je suis à la barre depuis un peu plus de six ans et demi… Le cap a toujours été le même : de regarder notre avenir sans défaitisme, d’avoir avec un optimisme lucide une idée claire des défauts et des faiblesses de la France et de chercher ensemble à les corriger », s’est défendu Emmanuel Macron, en assurant qu’il était « en train de gagner la bataille du plein-emploi », même « s’il faut » pour cela « redoubler d’efforts ».

Un soulagement teinté de combativité perçait dans l’interview que le ministre de l’économie a accordée au Parisien, samedi 2 décembre, au lendemain de la décision de l’agence de notation S&P Global Ratings de ne pas dégrader la note de la France, en dépit du haut niveau d’endettement du pays. Y voyant « une reconnaissance du sérieux du travail mené pour rétablir les finances publiques », Bruno Le Maire a appelé à « accélérer et tenir la ligne des transformations structurelles de notre modèle économique et social ».

Dans la foulée, le ministre a prôné l’avènement prochain d’une loi Pacte II visant notamment à simplifier la vie des entreprises en réduisant la durée des contentieux en matière de licenciement, d’urbanisme et de marchés publics.

Au moment où le gouvernement, en quête de souffle, tente de donner une cohérence à l’année 2024, ponctuée en juin par des élections européennes à risque, tous les indices convergent : contre vents et marées, l’exécutif cherche à valoriser son action économique et sociale. Il s’accroche à l’objectif de ramener le taux de chômage aux environs de 5 % de la population active à la fin du second mandat, alors qu’il atteignait 9 % à l’aube du premier. La croissance économique a beau marquer le pas et le chômage repartir légèrement à la hausse au troisième trimestre (+ 0,2 %), pas question de céder au fatalisme de François Mitterrand qui, en 1993, évoquait en soupirant : « Dans la lutte contre le chômage, on a tout essayé. »

Un fossé profond

Emmanuel Macron veut rester dans l’histoire comme le président du plein-emploi non seulement par souci de cohérence, l’augmentation du volume du travail sous-tendant toute sa stratégie économique, mais aussi par volonté politique d’affermir le courant réformateur auquel il a donné naissance. Réussir, ce serait démontrer qu’en dix ans il a été possible de réformer l’ADN d’un pays enkysté depuis la fin des années 1970 dans le chômage de masse.

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