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Baisse des compétences en mathématiques : « Nous lançons un appel pour que soit mise en œuvre une stratégie nationale ambitieuse »

Les mathématiques sont un bien commun. Sciences de raison, elles sont un vecteur de liberté – outil d’analyse, d’objectivation, de débat, d’esprit critique, de rationalité, barrière aux idéologies et à l’obscurantisme. Sciences en dialogue avec toutes les autres sciences, elles sont le langage universel dans lequel s’écrivent les théories qui permettent de comprendre le monde, et les modèles à la base des applications qui irriguent nos sociétés. Sciences de création, elles sont un moteur d’innovation, de modélisation, d’anticipation, au cœur des réponses à tous les défis du siècle – climatiques, environnementaux, sanitaires, sociaux, humains, urbains, économiques, technologiques, numériques, industriels, éducatifs, démographiques, sociétaux… Sobriété carbone, avenir de la sécurité alimentaire, gestion de l’eau, équilibre sanitaire, mobilité durable, intelligence artificielle raisonnée, et tant d’autres applications qui réinventent la soutenabilité de nos usages, dépendent fondamentalement, comme l’a souligné en septembre, dans un avis, l’Académie des technologies, d’une approche scientifique et mathématique.

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Art en même temps que science, elles ouvrent les perspectives de l’imagination et la créativité sur le réel, au même titre que la poésie, la musique, l’architecture et tous les arts. Sciences humanistes, elles sont un élément de culture qui facilite notre capacité à vivre ensemble et le fonctionnement même de notre société. Comme modèles d’argumentation et de démonstration, elles sont au cœur de la délibération et d’un débat démocratique fondé sur les faits. Sciences abordables par toutes et tous, car indissociables du raisonnement logique caractéristique de l’esprit humain, elles peuvent et doivent être porteuses d’égalité, indépendamment de toute origine socioculturelle, un levier d’inclusion et un facteur de cohésion sociale. Pourtant, au pays de Descartes, mathématicien, savant et philosophe, et de tant d’autres qui ont contribué de façon déterminante au progrès des mathématiques et des sciences, ces dernières sont menacées. Elles courent le risque, réel, de n’être plus développées, utilisées, partagées, faute d’une vision stratégique nationale réellement appliquée.

En 2022, en France, près de la moitié des élèves ne font plus de mathématiques en classe de terminale générale, contre seulement un sur huit avant 2019, indique un rapport du ministère de l’éducation nationale. Le dernier classement international Timss (Trends in International Mathematics and Science Study) sur l’enseignement des mathématiques, qui évalue tous les quatre ans les compétences des élèves des classes de CM1 et de 4e en mathématiques et en sciences, place la France au 41e rang mondial, dernière en Europe, pour les CM1, et au-dessous de la moyenne de l’OCDE et au 22e rang dans le monde pour la classe de 4e.

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