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En Italie, Jordan Bardella défend sa vision identitaire de l’Europe, aux côtés de ses alliés transphobes et complotistes

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, assis au milieu des autres chefs de partis d’extrême droite européens, lors d’un meeting commun à Florence (Italie), le 3 décembre 2023.

Après le Musée des Offices, la galerie des horreurs. Le temps d’une courte visite à Florence, en Italie, dimanche 3 décembre, Jordan Bardella a pu admirer les chefs-d’œuvre de la Renaissance lors d’une visite privée, puis entendre, aux premières loges dans la Forteresse de Basso, une succession de propos islamophobes, transphobes et complotistes tenus par ses alliés européens. Plongé dans ce bouillon de culture des partis d’extrême droite européens, le président du Rassemblement national (RN) était l’un des intervenants phares du meeting organisé par son partenaire Matteo Salvini, chef de file de la Ligue et vice-président du conseil italien.

Dans des discours aux accents trumpistes, les participants y ont dénoncé la destruction présumée de la « famille naturelle », le « remplacement de la population de souche européenne » orchestré par « les élites » et le pouvoir supposé du philanthrope américain d’origine hongroise George Soros, cible favorite des complotistes antisémites. Avec ses partenaires d’estrade, Jordan Bardella a réaffirmé son désir de défendre une « Europe des grands projets, des coopérations, l’Europe des frontières et des identités ».

Le meeting a mis Florence en ébullition à six mois des élections européennes de juin 2024, qui coïncideront en Italie avec les élections municipales. En réponse au raout eurosceptique, le maire de la cité toscane, Dario Nardella (Parti démocrate, centre gauche), avait illuminé du bleu européen les principaux monuments florentins, tandis qu’une manifestation rassemblait quelques centaines de personnes à proximité du meeting. « Par son histoire, Florence est incompatible avec un langage de haine et de peur », a répliqué M. Nardella.

Dévitaliser l’Union européenne

De haine et de peur, il fut beaucoup question dans une salle des congrès où les leaders du groupe Identité et démocratie (ID) au Parlement européen côtoyaient quelque 1 500 militants et élus de la Ligue. Peur de la « crise démographique », dans la bouche du Bulgare Kostadin Kostadinov, leader du parti ultranationaliste Vazrajdane (« Renaissance »), pour qui, « grâce à la politique des élites antieuropéennes au pouvoir, la population de souche européenne vieillit, diminue, et se fait remplacer par des Africains et Asiatiques ».

La solution ? Que les peuples européens activent « leur système immunitaire (…) pour être maîtres chez eux et non invités », l’expression d’une conception organiciste de la société portée par l’extrême droite. Connu pour ses propos homophobes et anti-Roms, le Bulgare était assis à la gauche de Jordan Bardella, au premier rang. Il fait l’objet d’une enquête dans son pays pour « discours de haine », après des propos sur la Shoah ayant déclenché l’ire du Congrès juif mondial.

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