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Pour sa tournée, Etienne Daho revoit les choses en grand

Etienne Daho, en avril 2023.

« Depuis plusieurs années, mon producteur, Thierry Suc, me tannait pour rejouer dans des grandes salles, nous confie Etienne Daho, trente minutes après avoir triomphé devant plus de 4 000 personnes, samedi 25 novembre, dans la vaste modernité de l’Arena du Pays d’Aix, à la périphérie d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Je n’en avais pas envie, mais j’ai fini par lui dire : “OK, à condition que ce soit très spectaculaire.” »

A la vue du plateau presque nu, quelques minutes avant le début du concert, difficile de comprendre en quoi cette nouvelle tournée des arènes et autres Zénith de France, qui passera, vendredi 22 décembre, à l’Accor Arena de Paris, nécessite huit semi-remorques de matériel et une cinquantaine de personnes pour plus de sept heures d’installation. Deux tables, quatre chaises, destinées à un quatuor à cordes, meublent le centre de la scène, quand guitares, claviers, basse et batterie attendent sagement le groupe du chanteur. Aucun décor visible ne trahit l’ambition de la scénographie. Jusqu’à ce que résonnent les premières notes de L’Invitation.

Sur fond d’espagnolade, Daho nous convie au banquet de la vie – « Oh je brûle je brûle de goûter à présent à tous ces nectars affolants » – en dévoilant l’artefact qui transformera chaque chanson en éclatant tableau d’images et de lumières. D’un bout à l’autre de la scène surgit une explosion colorée de graphes géométriques dont le relief et les perspectives donnent l’impression que les musiciens sont insérés dans une boîte magique.

Conçu avec les ingénieurs de Mathematic Studio, une entreprise française spécialisée dans les effets visuels (VFX) et l’animation 3D pour le cinéma, les jeux vidéo ou l’industrie musicale (Ariana Grande, Ed Sheeran, Travis Scott, Starmania…), un immense mur de diodes électroluminescentes (LED) va illustrer en vingt-trois chansons-épisodes quarante ans de carrière pop. « Cela a été six mois de ping-pong créatif entre moi et Mathematic, explique le chanteur. Je leur ai donné des mots-clés pour chaque chanson et plein d’images, de photos, de tableaux que je passe mon temps à récupérer. Un show, comme un album, est d’abord une vision. Il n’y a pas un coup de cymbale qui m’échappe. »

Veste sombrement pailletée

Au début des années 2000, Daho se rappelle avoir préféré au gigantisme « le velours confortable de théâtres et de salles comme celle de l’Olympia ». Sans doute parce que son répertoire évoluait à l’époque vers des chansons plus intimes ou des expériences plus radicales, à l’instar du psychédélique Blitz (2017), son précédent album, le seul de ses disques (avec son coup d’essai Mythomane, paru en 1981) dont il ne reprend cette fois aucun titre.

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