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A la COP28, Emmanuel Macron énumère les priorités de la France pour faire face au dérèglement climatique

Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de la session sur le triplement de l’énergie nucléaire d’ici à 2050 au sommet des Nations unies sur le climat, à Dubaï, le 2 décembre 2023.

Les chefs d’Etat étaient invités à s’exprimer trois minutes, Emmanuel Macron a pris la parole pendant un bon quart d’heure : il en fallait autant pour détailler, devant ses homologues du monde entier, les priorités de la France dans la lutte contre le dérèglement climatique.

Le président de la République a profité de sa présence à Dubaï (Emirats arabes unis), vendredi 1er et samedi 2 décembre, à l’occasion de la 28e conférence mondiale pour le climat (COP28), pour mettre en avant des propositions concrètes. Tout au long de cette séquence des chefs d’Etat et de gouvernement, les dirigeants ont multiplié les annonces d’engagements volontaires, qui ne présagent pas de l’issue des négociations, commencées en parallèle.

Si Emmanuel Macron ne s’est pas appesanti sur les termes exacts qu’il souhaitait voir figurer dans l’accord final qui doit être adopté le 12 décembre concernant les énergies fossiles – l’un des principaux enjeux de cette COP –, il a clairement appelé les pays développés à abandonner rapidement ces combustibles. Pour cela, il a rappelé que la France avait « un plan », concrétisé dans sa nouvelle feuille de route énergétique, qui prévoit de tourner la page du pétrole en 2045 et celle du gaz en 2050. Le chef de l’Etat a enjoint aux autres pays les plus émetteurs à suivre ce modèle « de planification et de transparence ».

Si les ONG du Réseau action climat ont salué un discours mentionnant tous les fossiles, elles regrettent un calendrier « trop tardif » pour les pays industrialisés, qui « offre un sursis malvenu » à la sortie de ces sources d’énergie à l’origine du réchauffement climatique. « Ce calendrier ne fixe aucun horizon aux pays en développement, estime aussi Arnaud Gilles, responsable climat énergie au Fonds mondial pour la nature. On ne peut pas repousser le débat sur leur sortie du pétrole et du gaz. »

Opérer « un virage absolu » sur le charbon

Mais pour Emmanuel Macron, l’urgence est avant tout d’opérer « un virage absolu » sur le charbon et il a lancé, samedi, avec d’autres Etats, une nouvelle initiative destinée à « accélérer des transitions équitables ».

Alors que le combustible le plus émetteur de CO2 ne bénéficie déjà quasiment plus de soutien public, l’ambition principale est de mettre fin aux investissements privés. « Au moment où je vous parle, le secteur privé bénéficie des mêmes taux d’intérêt qu’il finance des renouvelables, du gaz ou du charbon. C’est totalement absurde », a insisté le chef de l’Etat.

L’objectif est notamment d’agir par le biais de la Banque mondiale et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « L’OCDE peut dire aux investisseurs que financer du charbon est terrible pour le climat mais aussi risqué sur le plan économique, explique Leo Roberts, expert au sein du groupe de réflexion E3G. Elle peut envoyer un message très fort, qui ne sera pas contraignant mais sera entendu. » L’initiative doit également permettre de faire baisser le coût des investissements dans les renouvelables et à accompagner les Etats pour les inciter à mettre à l’arrêt des centrales de manière anticipée.

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