John Turscak, 52 ans, un des codétenus de Derek Chauvin, a été mis en examen pour tentative d’homicide après avoir poignardé à vingt-deux reprises, le 24 novembre, dans une bibliothèque d’une prison fédérale à Tucson, en Arizona, Derek Chauvin, le policier qui a tué George Floyd, ont annoncé les procureurs, vendredi 1er décembre. Derek Chauvin a survécu à ses blessures, mais aucune information n’a été diffusée sur son actuel état de santé.
John Turscak a fait savoir aux enquêteurs qu’il avait sciemment choisi la date de l’attaque, jour de Black Friday, célèbre pour ses rabais commerciaux, en référence au mouvement antiraciste Black Lives Matter, toujours selon la même source. « M. Turscak a dit aux agents pénitentiaires qu’il aurait tué [M. Chauvin] s’ils n’avaient pas réagi aussi rapidement », complète le document.
Le bureau des procureurs fédéraux à Tucson a annoncé avoir inculpé M. Turscak de plusieurs chefs d’accusation, parmi lesquels tentative d’homicide, passible de vingt ans de réclusion, et d’agression ayant causé des blessures graves. L’homme est également accusé d’avoir poignardé à plus de vingt reprises un autre détenu, toujours à l’arme blanche.
Une peine de vingt-deux ans et demi de réclusion
Bien qu’aucun communiqué ou plainte ne donne le nom complet de M. Chauvin, une source officielle a confirmé à l’Agence France-Presse que la victime était bien l’ancien policier de Minneapolis.
La mort de George Floyd, en mai 2020, lors de son interpellation, avait provoqué un grand mouvement antiraciste aux Etats-Unis et au-delà des frontières américaines. Derek Chauvin, un policier blanc, alors agent chevronné des forces de l’ordre de Minneapolis, était resté agenouillé pendant près de dix minutes sur le cou de George Floyd, âgé de 46 ans, et était resté indifférent aux interventions de passants choqués et aux râles du quadragénaire.
Il a été reconnu coupable de meurtre par la justice de l’Etat du Minnesota à l’issue d’un procès très suivi en 2021. Il purge, depuis, une peine de vingt-deux ans et demi de réclusion.
La Cour suprême des Etats-Unis a rejeté, en novembre, l’appel de Derek Chauvin contre cette condamnation. L’ancien policier demandait l’annulation de la sentence, au motif que l’extrême médiatisation du dossier et le risque d’émeutes l’avaient privé d’un procès « équitable ».
