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Dette : soulagement au sommet de l’Etat après le maintien par S&P de la note française

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, à Paris, le 8 novembre 2023.

Le gouvernement avait préparé le terrain, au cas où. Ces derniers jours, au détour de déjeuners avec la presse, différents ministres avaient laissé entendre que la situation ne se présentait pas forcément très bien pour la France, lestée d’une dette publique de plus de 3 000 milliards d’euros. Mais l’agence de notation américaine S&P Global a finalement choisi, vendredi 1er décembre, de ne pas abaisser la note qu’elle attribue à la signature française, qui demeure « AA ». Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a aussitôt salué une décision « cohérente avec les choix du gouvernement en matière de finances publiques », se disant « plus que jamais (…) déterminé à réduire les dépenses publiques et à accélérer le désendettement de la France ».

L’agence, qui avait, en 2022, assorti la note de la France d’une « perspective négative », a toutefois maintenu cette surveillance vendredi soir, une façon pour elle de rappeler que la France court toujours le risque d’une sanction dans les prochains mois. Elle évoque notamment une « incertitude » quant aux « finances publiques de la France dans un contexte de déficit budgétaire élevé, quoique en baisse lente, et d’une dette publique élevée ».

Les appréciations des agences de notation sont destinées à informer les investisseurs susceptibles d’acheter des obligations émises par la France quant à la qualité de la dette et la solvabilité du pays. Une dégradation de la note peut provoquer un renchérissement du coût de financement sur les marchés, même si l’effet n’est pas mécanique. L’enjeu pour la France est d’autant plus important que l’Etat français compte lever 285 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers en 2024, un montant record.

Croisade

A court terme, la décision apporte un soulagement bienvenu à l’exécutif, alors que Bercy est parti en croisade, depuis la fin de l’été, en faveur du redressement des finances publiques. « On a bien mouillé la chemise cette année, on a tenu notre objectif de déficit. On peut discuter notre trajectoire de finances publiques, mais pas du fait que l’on tienne notre trajectoire », résumait-on, vendredi, dans l’entourage de Bruno Le Maire, quelques heures avant l’annonce. Emmanuel Macron a fixé comme objectif pour son second quinquennat une résorption de la dette et un déficit sous les 3 % du produit intérieur brut (PIB), d’ici à 2027.

Depuis la crise due au Covid-19, qui a contraint les Etats à dépenser massivement pour soutenir leurs économies, les agences de notation, très critiquées lors de la précédente crise des dettes souveraines, ont repris leurs tableaux et calculatrices. La France finançant environ la moitié de son budget par de l’emprunt sur les marchés, les équipes de Bercy vivent au rythme de ces décisions qui, tous les six mois, évaluent la solidité financière du pays.

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