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Cinq armateurs s’engagent sur une décarbonation totale du transport maritime en 2050

Le « CMA CGM Symi », dans le port de Mokpo, en Corée du Sud, le 20 janvier 2022.

« C’est ma première participation à une Conférence des parties. » Au moment de s’envoler pour Dubaï, l’émirat hôte de la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28), Rodolphe Saadé assure qu’il n’y arrive pas les mains vides. Le président-directeur général de CMA CGM a défendu, vendredi 1er décembre, une « initiative collective », avec quatre autres armateurs de porte-conteneurs : l’italo-suisse MSC, l’allemand Hapag-Lloyd, le sud-coréen HMM et le danois A.P. Moller-Maersk, très actif dans la décarbonation du transport maritime, responsable de 3 % des émissions de CO2 dans le monde.

Cette charte, baptisée « Engagements des acteurs publics et privés pour la décarbonation du transport maritime », également signée par la France, le Danemark et la Corée du Sud, est une première, même si elle s’inscrit dans le cadre plus large des objectifs de l’Organisation maritime internationale (OMI), une institution des Nations unies. « Notre ambition de décarboner est très forte, explique M. Saadé au Monde. Elle passe d’abord par le respect des normes hautes de l’OMI pour la trajectoire de décarbonation : – 30 % de CO2 en 2030 [par rapport à 2008], – 80 % en 2040 et zéro émission en 2050. Pour la première fois, nous ouvrons la voie à une décarbonation totale du shipping [transport de marchandises] en 2050, et j’y crois beaucoup. »

Cet engagement s’accompagne d’une « deuxième ambition », ajoute-t-il : « Fixer rapidement une date irrévocable au-delà de laquelle tous les nouveaux navires construits devront être propulsés par des carburants de transition, alors qu’il n’existe aucune obligation aujourd’hui ; je souhaite qu’elle soit la même pour tous. » Au-delà du gaz naturel liquéfié (GNL), qui n’est pas un carburant « vert », l’initiative veut promouvoir le biométhane et l’e-méthanol, en attendant l’hydrogène ou l’ammoniac.

Des « couloirs de navigation verts »

Le transport maritime assure près de 90 % du transport de marchandises, et son tonnage a doublé en vingt ans. Or, l’écrasante majorité des cent mille navires en service fonctionne au fioul. « Les armateurs européens sont moteurs de la décarbonation, souligne le patron du numéro trois mondial des porte-conteneurs. Notre initiative est ouverte, et tous peuvent la rejoindre. » Pour l’heure, les armateurs asiatiques comme le chinois Cosco, numéro quatre mondial, le taïwanais Evergreen ou le japonais One, restent à l’écart.

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Les Etats signataires du texte s’engagent à défendre devant l’OMI l’élaboration d’un cadre réglementaire, applicable en 2027. Il permettra « que tous les pays et les compagnies maritimes soient “traités de la même manière” », prévient M. Saadé. Il devra comporter une « norme internationale des émissions de gaz à effet de serre des carburants » qui favorise « les plus innovants », et une tarification de ces rejets « avec un prix prévisible » pour réduire le différentiel de prix à l’avantage du fioul lourd.

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