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La Chine demeure un marché-clé pour les équipementiers automobiles français, malgré les tensions

Une plate-forme de batteries est présentée sur le stand du fournisseur de technologie automobile Forvia lors du salon international de l’automobile IAA à Munich, dans le sud de l’Allemagne, le 6 septembre 2023. Le salon automobile IAA MOBILITY en Allemagne, l’un des plus grands au monde, sera ouvert au public du Du 5 au 10 septembre 2023 et présentez tous les sujets liés à l’automobile.

Patrick Koller a le sourire d’un patron satisfait quand il fait visiter la dernière usine chinoise de Forvia, premier équipementier automobile français dans l’empire du Milieu, et qui monte progressivement en cadence depuis juillet. Installé dans le Jiangxi, une province du centre, précisément à Fengcheng, il s’agit du premier site industriel de Forvia neutre en carbone.

Pour son inauguration, Forvia a invité plus de deux cents personnes, le 10 novembre. Et si un orage a couvert les discours, l’important n’était pas là : Forvia a fait de son usine de Fengcheng la vitrine de ses capacités industrielles, dans le pays où elle compte plus de quatre-vingts installations, la plupart en coentreprise. Outre les puits creusés sous la « méga-usine », qui permettent la neutralité carbone grâce à des pompes à chaleur, les robots y sont plus nombreux que les humains.

Des galettes sur roues, qui ressemblent à des gros aspirateurs autonomes, transportent sur leur dos des étagères chargées de pièces à travers l’usine. Ils font des allers-retours entre la chaîne de production et une salle de logistique presque entièrement automatisée. Les salariés se contentent de réceptionner les pièces, et de charger d’autres robots qui assemblent cartes mères, écrans, ou tableaux de bord.

Ailleurs, deux personnes passent un coup de chiffon sur des écrans pour en effacer la moindre trace. Dans une salle blanche, qu’on ne peut observer qu’à travers une vitre, des opérateurs en combinaison intégrale déambulent entre des grosses boîtes de métal : c’est ici que sont assemblés les composants électroniques les plus fins, là où la moindre poussière doit être exclue.

L’entreprise dirigée par M. Koller a signé un accord avec la ville de Fengcheng, s’engageant à investir 200 millions d’euros sur le site d’ici à 2028. Un investissement conséquent, qui démontre l’importance de la Chine pour Forvia, nouveau nom de Faurecia après l’acquisition de l’allemand Hella, en 2022. Le groupe a réalisé 5,38 milliards d’euros de chiffre d’affaires en Chine en 2022, soit 20 % de son activité, derrière l’Europe et les Etats-Unis. Les autres équipementiers français parient aussi sur la Chine : Michelin, Plastic Omnium et Valeo investissent massivement dans le pays, non seulement le premier marché automobile mondial, mais aussi celui qui présente le meilleur potentiel de croissance.

« Un marché d’équipement »

Les Chinois ont acheté 23,6 millions de voitures individuelles en 2022, et pourraient en acquérir plus de 30 millions en 2030. « L’Europe, les Etats-Unis, le Japon sont des marchés de renouvellement [de véhicules]. La Chine est encore un marché d’équipement. C’est ce qui explique pourquoi, malgré les risques géopolitiques, les équipementiers ne peuvent pas ne pas y être », résume Olivier Hanoulle, analyste automobile pour la société de conseil Roland Berger. D’autant que, d’après une étude du même Roland Berger, les équipementiers réalisent en moyenne 5,4 % de marge en Chine, contre 3,7 % en Europe.

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