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« Une bonne partie du sort de la guerre en Ukraine repose sur les Européens. S’ils ne veulent pas céder au défaitisme, c’est le moment d’en prendre conscience »

Comment sort-on d’une impasse ? Depuis que le chef des forces armées ukrainiennes, le général Valeri Zaloujny, a mis les pieds dans le plat en affirmant publiquement que la guerre sur le front russo-ukrainien, après plus de vingt mois de combats et cinq mois de contre-offensives, se trouvait dans l’impasse, un sentiment diffus d’impuissance a gagné certains alliés de Kiev. On aimerait oublier cette guerre. Or, non seulement elle ne s’est pas arrêtée, mais elle s’annonce longue.

Résumé des épisodes précédents : la Russie envahit l’Ukraine le 24 février 2022. Dans un premier temps, ses forces se heurtent à la résistance acharnée de l’armée et de la population ukrainiennes. Surprise, l’armée russe se retire de la région de Kiev et du nord de l’Ukraine, non sans avoir commis des crimes de guerre. Deuxième surprise pour Moscou : les Occidentaux, en particulier les Européens, unis, réagissent, sanctionnent la Russie avec laquelle ils rompent et apportent un soutien décisif à l’Ukraine. A l’automne 2022, Kiev mène une première contre-offensive dans l’est et réussit à reprendre des villes aux forces russes mal préparées et mal équipées.

La dynamique s’inverse courant 2023. L’ampleur des pertes humaines pénalise davantage les Ukrainiens, trois fois moins nombreux que les Russes. Le commandement russe tire les leçons de ses revers de 2022, réorganise ses forces, fortifie et mine ses lignes de défense sur le front. Une deuxième contre-offensive ukrainienne, lancée pendant l’été, bute sur ces fortifications. A l’arrivée de l’hiver, le front est figé. Les combats continuent, mais ils ne permettent à aucune des deux parties de progresser notablement. C’est ce que le général Zaloujny appelle « l’impasse ». L’affrontement militaire est bloqué.

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A Moscou, Vladimir Poutine est passé à la vitesse supérieure. Pour lui, cette guerre est existentielle. Il a mobilisé toutes les forces du pays pour la production d’armements, considérablement augmenté son budget pour la défense. Ce qu’il ne peut pas produire, il se le procure auprès de quelques régimes amis, comme la Corée du Nord, ou prêts à contourner les sanctions occidentales. Il veut gagner, désespérément. Il est déterminé et n’a rien à craindre de la prochaine élection présidentielle qui, en mars, lui apportera son cinquième mandat.

En face, la situation est différente. Pour l’Ukraine aussi, cette guerre, qu’elle n’a pas cherchée, est existentielle : c’est sa survie qui est en jeu. Mais elle dépend fortement de l’aide de ses alliés. Et eux sont moins déterminés, voire sceptiques.

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