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Maladies cardiaques : les bénéfices de l’activité physique sont aussi économiques

Dix mille pas et plus. Les bénéfices de l’activité physique sont connus depuis longtemps pour les maladies cardio-vasculaires, en prévention mais aussi comme thérapeutique. C’est même dans ce domaine que ses effets protecteurs ont été observés pour la première fois, dès les années 1950. Et ils sont très significatifs : de nombreuses études montrent qu’un programme de réentraînement à l’effort réduit de 20 % à 30 % les rechutes de maladies coronariennes et de 30 % la mortalité d’origine cardio-vasculaire, selon l’expertise collective Inserm 2019 « Activité physique : prévention et traitement des maladies chroniques ». Un enjeu d’autant plus fort que ces pathologies sont la principale cause de décès dans le monde.

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Après un accident cardio-vasculaire de type infarctus du myocarde, suivi ou non d’une intervention (revascularisation, pontage…), un programme de réadaptation en centre de soins médicaux et de réadaptation (SMR) est recommandé, dont l’activité physique (AP) est un élément-clé. Mais, dans les faits, seulement « un quart des patients éligibles bénéficient de ce séjour », estime Alain Fuch, président de l’association Azur Sport Santé.

Les spécialistes préconisent ensuite des séances d’activité physique adaptée (APA). En réalité, ce n’est pas si simple. « Soit le patient s’estime guéri et n’y voit pas d’intérêt, soit l’offre est payante et/ou insuffisante », constate Alain Fuch. Des structures existent, comme celles que recense la Fédération française de cardiologie, qui regroupe 269 Clubs cœur et santé.

Autonomie progressive

L’idée de créer une offre passerelle, sous forme d’APA après la réadaptation, est venue de Stéphane Diagana, l’un des cofondateurs d’Azur Sport Santé, en 2015. « Nous avons souhaité étudier l’impact sur la santé de ces personnes, et aussi sur le plan économique », explique l’ancien athlète, très investi dans le sport-santé. Quarante-cinq personnes habitant les Alpes-Maritimes, dans un contexte de maladie coronarienne, âgées de 63 ans en moyenne, y ont participé durant cinq mois.

« L’étude a clairement démontré qu’un programme d’activité physique progressivement autonome entraînait une meilleure participation aux séances à cinq mois et une meilleure qualité de vie à douze mois de suivi », indique l’article paru dans BMC Cardiovascular Disorders en 2018. Sur le plan économique, une diminution de 30 % (soit près de 1 300 euros par an) des dépenses de santé a été constatée pour les personnes ayant suivi le programme.

Certes, « la faiblesse de l’étude est son petit échantillon, reconnaît Stéphane Diagana, mais l’ampleur de la baisse des dépenses de santé nous a incités à engager une deuxième phase ». Ce programme, baptisé « As du cœur », a été secondairement introduit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de 2018, qui permet d’expérimenter des dispositifs innovants visant à améliorer la prise en charge des patients.

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