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L’effondrement de Casino promet une nouvelle vague de consolidation

Manifestation de membres de la CGT, devant le siège social de Casino, afin d’attirer l’attention sur les difficultés financières de l’entreprise qui pourraient mettre en danger l’emploi, à Saint-Etienne, le 22 juin 2023.

Branle-bas de combat dans la grande distribution. Rothschild & Co, la banque d’affaires de Groupe Casino, a demandé aux candidats intéressés par le rachat des hypermarchés et autres supermarchés sous enseigne Casino de déposer des offres indicatives, si possible dès mercredi 29 novembre. Cet appel d’offres vise à céder 400 magasins à comparer à un total de 9 100 points de vente pour un groupe qui gère aussi les bannières Monoprix, Franprix ou Spar. L’ensemble à céder pèse environ la moitié des 6 % de part de marché en France captée par l’empire bâti par Jean-Charles Naouri, selon les données du cabinet Kantar.

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Dans un métier de centimier, où l’effet taille joue à plein et où chaque point de part de marché se gagne au couteau, l’enjeu est majeur. Dans l’attente de ce moment, les concurrents étudient depuis des mois, sous toutes les coutures, les rayons, emplacements et zones de chalandise de Groupe Casino : ce démantèlement apparaissait inévitable aux spécialistes, alors que le secteur dans son ensemble souffre de l’inflation qui rogne les marges et incite les clients à scruter les étiquettes.

Le leader du marché, Leclerc, en a profité pour lancer l’offensive sur les prix, à la manière d’un coureur cycliste qui attaque dans le col du Tourmalet. Coïncidence ? Selon Kantar, le discounter breton a gagné un point des achats de biens de consommation des ménages français en un an, pour s’en adjuger 23,3 %. Un gain exceptionnel. Dans le même temps, le numéro sept, Groupe Casino, grevé par son endettement trop lourd, a cédé un point de part de marché.

Deux approches

Pour les autres, le rachat de magasins Casino – même sous-investis et sur des formats jugés moins porteurs – constitue l’occasion soit d’accélérer leur bonne dynamique, soit d’éviter d’être distancés. « Je ne pense pas qu’il y aura un acheteur unique. Chacun va essayer de faire ses courses. Car, pour gagner des parts de marché, le seul moyen, c’est de faire des acquisitions », juge Nicolas Champ, analyste financier chez Barclays.

Deux approches se distinguent. Les « gros appétits », selon l’expression d’un distributeur, semblent prêts à avaler une très large partie du périmètre mis en vente. Intermarché fait partie de ceux-là. Le groupement d’indépendants apparaît d’autant plus allant que, selon plusieurs sources, il est en lien avec Auchan afin de lui rétrocéder certains des points de vente susceptibles d’être repris à Casino. Une façon de désamorcer à l’avance les obstacles qui pourraient surgir du fait d’une trop forte concentration sur une zone. Les Mousquetaires, alliés de Casino au sein d’une centrale d’achat, ont déjà acquis 61 magasins, avec 70 autres en vue d’ici trois ans, auprès de M. Naouri.

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