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Psychologie : à l’écoute des personnes traumatisées par les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre

Lors de la grande marche citoyenne contre l'antisémitisme, à Paris, le 12 novembre.

Les images de la Shoah sont réapparues après les attaques terroristes du 7 octobre. Des images que Régine T. (qui souhaite rester anonyme) pensait enfouies. « Je n’aurais jamais pensé que mes enfants et petits-enfants seraient confrontés à des événements que l’on n’imaginait pas voir se reproduire », déplore cette femme, enfant cachée pendant la seconde guerre mondiale, durant laquelle elle a perdu son père, déporté à Auschwitz, en Pologne.

Tel est l’un des témoignages retranscrits dans l’étude consacrée à l’impact sur les survivants de la Shoah des événements d’octobre en Israël, lancée par l’Association des médecins israélites de France (AMIF). Une centaine de personnes ont déjà répondu. Les chiffres préliminaires sont sans appel : « Quatre-vingt-dix pour cent des survivants rapprochent les massacres du 7 octobre et ce qu’il s’est passé pendant la Shoah », précise le docteur Halioua, président de l’AMIF, qui coordonne ce travail. De même, 90 % considèrent que « l’indifférence et le silence face aux exactions du Hamas leur rappellent ces événements traumatiques ».

Ainsi, Régine T., qui avait 8 ans le 16 juillet 1942, jour de la rafle du Vel’ d’Hiv, à Paris, revit « l’indifférence des voisins, et surtout le silence des gens dont on pensait qu’ils étaient des amis ». Une absence de compassion qui peut sidérer. Un constat également mesuré dans le cadre d’un autre travail, également mené par l’AMIF, auprès des enfants de survivants de la Shoah, qui a recueilli à ce jour 400 réponses, précise le docteur Halioua. Par ailleurs, 68 % se disent « plus vigilants dans leur comportement depuis le 7 octobre », s’agissant du port de la kippa, de livraison à domicile, etc. Et tous affirment « être angoissés pour leur avenir et celui de leurs enfants ».

Ne pas rester seul

Ce sentiment d’abandon, de solitude, qui provoque des angoisses, est également perceptible dans les appels passés à la ligne d’écoute et de soutien psychologique mise en place le 12 octobre, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, par des institutions juives, dont l’Œuvre de secours aux enfants (OSE), le Conseil représentatif des institutions juives de France, le Fonds social juif unifié, etc. « Au 24 novembre, 600 appels ont été recensés, avec des pointes à trente appels par jour lorsqu’il y a eu des agressions antisémites », explique le psychologue Eric Ghozlan, directeur général adjoint de l’OSE et coordinateur de la ligne d’écoute. Au total, plus de 1 500 actes ont été recensés en France depuis le 7 octobre.

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