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Projet de loi « immigration » : Gérald Darmanin accroît la pression sur Les Républicains

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lors du vote sur le projet de loi « immigration », au Sénat, le 14 novembre 2023.

Avant même que ne démarre l’examen du projet de loi « immigration » en commission des lois à l’Assemblée nationale, lundi 27 novembre, un petit parfum de victoire émanait de la Place Beauvau. « Le gouvernement ne tombera pas sur ce texte », avançait-on au ministère de l’intérieur. Abus de confiance ? Bluff ?

Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, pense avoir distancé une partie de ses adversaires politiques depuis la publication, la veille, de La Tribune dimanche, où pas moins de dix-sept députés du parti Les Républicains (LR) ont appelé à se montrer « vigilants », mais aussi « constructifs » vis-à-vis du texte du gouvernement qui entend lutter plus efficacement contre l’immigration illégale, avec la promesse de mieux intégrer les étrangers résidant sur le sol français.

« Habités de la culture d’un parti de gouvernement, nous aborderons l’examen de ce texte (…) pour parvenir à un point d’équilibre qui serve l’intérêt des Français et soit enfin efficace », écrivent les élus de droite. Une ligne perçue Place Beauvau à rebours de l’intransigeance prônée par le président du groupe LR au Palais-Bourbon, Olivier Marleix, qui fustige à longueur d’interviews un « texte qui ne règle rien ».

« On ne sait pas trop quelle est la ligne Marleix à part être contre, contre et contre », soupire Julien Dive, député (LR) de l’Aisne et signataire de la tribune, expliquant toutefois ne pas vouloir jouer les « faire-valoir » du gouvernement. « Regardez les signataires, ce n’est pas la tribune de dix-sept macronistes ! La politique d’opposition globale n’est pas une politique. Le texte du Sénat fait consensus pour une bonne partie de notre groupe », appuie son collègue (LR) du Rhône Alexandre Vincendet.

Celui qui entretient des relations privilégiées avec le ministre de l’intérieur estime que la réforme constitutionnelle réclamée par l’état-major de LR pour permettre d’organiser un référendum sur l’immigration – dont ne veut pas le camp présidentiel – est « importante » mais n’est pas « un prérequis ». Vue au ministère de l’intérieur comme « un signe d’encouragement », la missive des LR a été lue avec gourmandise par Gérald Darmanin depuis Nouméa, où il achevait dimanche un déplacement express en Nouvelle-Calédonie.

Gérald Darmanin veut arracher une victoire

Le texte confirme à ses yeux une hypothèse : les députés de LR sont divisés et « Olivier Marleix ne sera pas en mesure de déposer une motion de censure » comme il le clame. Il faudrait 58 signatures à l’élu d’Eure-et-Loir pour espérer renverser le gouvernement. Les « postures sont celles des chefs », quand le « marais des députés » a, lui, « très envie de trouver un compromis », insiste-t-on au sein du bureau du ministre. Un message aussi adressé à Eric Ciotti. Un peu rétif au départ, le président de LR avait fini par s’aligner, dans un entretien au Journal du dimanche, le 29 octobre, sur la ligne Marleix au sujet de la motion de censure.

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