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Projet de loi « immigration » : des députés Les Républicains tendent la main au gouvernement

Le député Les Républicains de Seine-et-Marne Jean-Louis Thieriot, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 12 juin 2023.

Même le dimanche, la droite cultive son art de la division. Alors que le projet de loi sur l’immigration entame, lundi 27 novembre, son parcours à l’Assemblée nationale avec son examen par la commission des lois, dix-sept députés Les Républicains (LR) font un pas vers la majorité. De quoi irriter leur chef de groupe, Olivier Marleix, mais aussi leur président, Eric Ciotti, très opposés à ce texte.

Dans une tribune publiée par La Tribune Dimanche le 26 novembre, ces élus se disent prêts à soutenir le projet porté par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, mais posent leurs conditions. « Le détricotage du texte du Sénat est évidemment la principale menace pour l’avenir de cette loi. Nous ne pourrons y apporter nos suffrages que si prévaut l’esprit du projet voté par le Sénat » le 14 novembre.

Malgré cette précaution, cette tribune est accueillie avec plaisir par Mathieu Lefèvre, député Renaissance et proche de M. Darmanin. « C’est une initiative très responsable, souligne l’élu du Val-de-Marne et ancien membre de LR. D’aucuns peuvent vouloir aller plus loin chez Les Républicains, mais ça ne saurait justifier de refuser les progrès majeurs de ce texte. »

« Intellectuellement un peu court »

Un des signataires confie que l’idée de cette tribune remonte à trois semaines avec pour objectif, notamment, d’éviter d’être « cornérisé » par ceux qui poussent dans le groupe à une opposition frontale, comme le député du Lot Aurélien Pradié. Au départ, il y a un noyau d’élus « constructifs » avec la majorité, dont Jean-Louis Thiériot, principal rédacteur de la tribune. « Dans le texte du Sénat, rien ne justifie qu’on ne le vote pas à l’Assemblée, expliquait récemment au Monde le député de Seine-et-Marne. Si l’argument principal est de s’opposer, cela paraît intellectuellement un peu court. »

Ces derniers temps, plusieurs des signataires prenaient aussi leurs distances avec la stratégie définie par le duo Marleix-Ciotti – sans révision de la Constitution (pour élargir le champ du référendum à l’immigration), la loi Darmanin ne serait qu’une loi ordinaire de plus, selon eux. Alors, autant la rejeter. « On ne peut pas s’obstiner à dire : “C’est la réforme constitutionnelle, ou rien du tout” », avançait, avant même le vote du texte au Sénat, Virginie Duby-Muller, députée de la Haute-Savoie.

Pour les dix-sept signataires, cette réforme constitutionnelle est jugée « nécessaire », mais cela ne « saurait justifier de rejeter des améliorations législatives concrètes, plébiscitées par la très grande majorité des Français ».

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