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A l’Assemblée nationale, une minute de silence pour Thomas, adolescent poignardé à Crépol

Avant les traditionnelles questions au gouvernement, les députés ont observé une minute de silence, mardi 28 novembre, en hommage à Thomas, un adolescent âgé de 16 ans tué à Crépol (Drôme) pendant un bal. « Un déchaînement de violence a fait basculer une commune française dans l’horreur » à la suite du « drame qui endeuille et choque notre pays tout entier », a déclaré Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, avant l’hommage. « Il importe que la justice soit rendue, et la justice n’est ni la vengeance ni la vindicte », a-t-elle insisté.

Après avoir présenté ses condoléances, la première ministre, Elisabeth Borne, a déclaré à la représentation nationale que « nous avons un devoir d’unité, un devoir de dignité, sans pour autant minimiser les faits (…), sans récupération politique, sans attiser les haines ». La cheffe du gouvernement a rappelé que « neuf personnes ont été interpellées et mises en examen ».

Quant aux rassemblements « pour Thomas » de groupuscules d’extrême droite, tels qu’à Romans-sur-Isère ou à Lyon, la première ministre les « condamne avec la plus grande fermeté ». Appelant à de « nouvelles réponses » pour « lutter efficacement face à ces bandes », elle a aussi déclaré avoir demandé des propositions aux ministres de la justice et de l’intérieur.

Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, estime que « ces milices, à Romans-sur-Isère, sont venues “taper des Noirs, taper des Arabes” pour mettre fin à ce qu’ils pensent être “le grand remplacement” », et dénombre 1 500 militants d’extrême droite fichés S. Aussi, le ministre a réaffirmé son souhait de dissoudre la Division Martel, dont au moins un membre est soupçonné d’être impliqué dans les violences de Romans-sur-Isère, qu’il va présenter en conseil des ministres mercredi, et deux autres groupuscules dont il espère la dissolution jeudi.

Une décision prise le matin

C’est la conférence des présidents de l’Assemblée qui a acté la décision d’observer une minute de silence mardi matin. Selon une source parlementaire consultée par l’Agence France-Presse, la décision n’a pas fait l’objet de débats particuliers en conférence des présidents mardi, mais la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a annoncé engager une réflexion sur les critères qui pourraient présider à l’organisation des minutes de silence.

L’Hémicycle a observé ces derniers mois des minutes de silence en hommage aux victimes des attaques du Hamas, à Dominique Bernard, enseignant tué à Arras par un individu fiché S, aux victimes d’une attaque au couteau à Annecy par un réfugié syrien et à Nahel M., tué à Nanterre par un policier. Cette dernière avait suscité des réactions mitigées, voire des critiques, à droite et à l’extrême droite, certains élus appelant à réfléchir à la pertinence des minutes de silence à l’Assemblée.

« Je me réjouis que la présidente de l’Assemblée nationale ait répondu favorablement à notre demande », formulée avec la députée de la Drôme Emmanuelle Anthoine, s’est réjoui le patron du parti Les Républicains, Eric Ciotti, sur X. « Cet assassinat a choqué les Français. Nous avions le devoir de lui rendre hommage. »

Olivier Véran s’est déplacé à Crépol

Le gouvernement a tenté lundi d’apaiser les tensions suscitées par la mort de ce lycéen de 16 ans, alors que l’ultradroite a organisé des rassemblements violents ce week-end à Romans-sur-Isère, ville proche de Crépol. « C’est à la justice de rendre justice, pas aux Français eux-mêmes », a lancé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en fustigeant « les factions de l’ultradroite animées par la haine et par le ressentiment ».

Outre Thomas, mort après avoir reçu des coups de couteau, huit personnes ont été blessées dans la nuit du 18 au 19 novembre à la fin du bal de l’hiver de Crépol, dans des circonstances encore floues. Neuf jeunes, interpellés en partie à Toulouse, où ils avaient fui, ont été mis en examen samedi, entre autres pour meurtre en bande organisée, chef passible de la prison à perpétuité. Six d’entre eux, dont deux mineurs, ont été incarcérés.

Le Monde avec AFP


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