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Emmanuel Macron cherche le rebond après l’échec des « rencontres » de Saint-Denis

Emmanuel Macron, à l’Elysée, le 21 novembre 2023.

Au lendemain des premières « rencontres » de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), qui ont réuni Emmanuel Macron et les chefs de parti, le 30 août, l’Elysée évoquait « un grand moment de politique, d’unité, de reconnaissance et de responsabilité ». Olivier Véran, ministre délégué chargé du renouveau démocratique, se félicitait de ce « processus inédit », qui « pourrait bien marquer l’histoire ».

Rien de tel au lendemain des dernières « rencontres », qui se sont tenues à l’abri des mêmes murs de l’abbaye royale, le 17 novembre. Et pour cause. En l’absence de la moitié des partis d’opposition – La France insoumise, le Parti socialiste et Les Républicains (LR) –, « l’initiative politique d’ampleur » a fait du surplace. La défection du président de LR, Eric Ciotti, dont le soutien est ardemment recherché par l’exécutif depuis un an et demi, a pris de court le chef de l’Etat. « Vous ne pouvez pas faire ça ! », lui a lancé le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, au téléphone, après que M. Ciotti a annoncé qu’il ne se rendrait pas à Saint-Denis. Ni le chef de l’Etat ni son bras droit n’avaient vu venir ce revirement.

Le boycott de ces partis n’a pas permis de s’entendre sur grand-chose, le 17 novembre, si ce n’est sur l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution et sur la tenue d’« assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée », dont le principe avait déjà été acté en août. Faute de consensus, il n’y aura pas de révision constitutionnelle permettant d’étendre le champ du référendum aux sujets de société ou de faciliter la mise en œuvre du référendum d’initiative partagée.

Une situation dont l’Elysée tente, malgré tout, de tirer parti. « C’est le mérite de ces rencontres de purger un débat politique sur lequel la classe politique aurait pu se diviser pendant des mois », dit-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Autrement dit, les « rencontres » auront au moins permis de gagner du temps.

« Purger les sujets conflictuels »

Dans sa « lettre de synthèse » adressée aux participants, le 20 novembre, le chef de l’Etat envisage de « poursuivre la feuille de route commune » qu’il a « commencé à décliner depuis le 30 août ». Une manière d’essayer de ne pas perdre la face. Mais il ne fixe aucune clause de revoyure.

Avec les « rencontres » de Saint-Denis, imaginées après les émeutes qui ont tétanisé le pays début juillet, le chef de l’Etat se faisait fort, en l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, « de réunir autour d’un projet clair et simple tous ceux qui veulent s’y retrouver », parmi les forces politiques du pays, « sans leur demander d’adhérer à tout ».

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