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Emmanuel Macron cherche à prendre le pouls de la France

Emmanuel Macron lance le programme « un jeune, un arbre », avec des élèves dans la forêt de Moirans-en-Montagne (Jura), le 24 novembre 2023.

Ce 19 novembre, avec le kiwi du petit-déjeuner, Emmanuel Macron épluche la presse dominicale. Le baromètre mensuel fait par l’IFOP en partenariat avec Le Journal du dimanche, est relégué en « bas de page » de l’hebdomadaire, s’agace-t-il sur le fil Telegram où il échange avec ses conseillers. Mais le chef de l’Etat a gagné en popularité, touchant particulièrement les 18-34 ans qui saluent sa « sagesse » et sa « position d’équilibre » dans le conflit israélo-palestinien. N’est-ce pas la preuve que la décision, abondamment commentée, du président de la République de ne pas se rendre à la marche civique contre l’antisémitisme, le dimanche précédent, tout en condamnant les « porteurs de haine » était la bonne ? « Ça valide », écrit-il à ses collaborateurs.

Dans une France sous tension après l’attaque terroriste du Hamas contre l’Etat hébreu, le 7 octobre, et l’attentat islamiste à peine une semaine plus tard contre un professeur à Arras (Pas-de-Calais), Dominique Bernard, le chef de l’Etat scrute les sondages, les études d’opinion et la presse régionale, soucieux d’éviter le faux pas.

Son conseiller spécial à l’Elysée, Frédéric Michel, lui fait remonter les « signaux faibles » provenant du service d’information du gouvernement. « Le conflit du Moyen-Orient est très peu présent dans les régions, il faut qu’on le prenne en compte », explique ce dernier, qui définit ainsi le « credo » du président : rendre la société plus « sereine ».

Les préoccupations de la place de Paris ne sont pas toujours celles qui agitent la « France d’en bas », qu’avait conceptualisée l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Et l’Elysée, où réside Emmanuel Macron depuis 2017, isole. Emmanuel Macron ne peut l’ignorer, lui qui fut surpris, un an après sa première élection, par la fureur des « gilets jaunes » et sidéré par les émeutes urbaines de cet été. « Il est très difficile de sentir les choses depuis le palais présidentiel. C’est un endroit où l’on n’entend même pas le bruit de la rue, métaphoriquement ça en dit long », souligne Gaspard Gantzer, ancien conseiller en communication de François Hollande.

« Apaiser les Français »

Comment, dès lors, conserver un lien avec des Français que les sociologues décrivent « à vif » ? « La société est éparpillée. Les repères de classes sociales ou de classe d’âge ne fonctionnent plus. L’Elysée avale les sondages mais ceux-ci peinent à rendre compte de la complexité du réel », alerte Philippe Moati, cofondateur de l’Obsoco, société d’études et de conseil en stratégie.

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