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Fally Ipupa, rumba superstar du continent africain

Fally Ipupa, à Neuilly-sur-Seine, le 4 octobre.

Dans la très calme et très bourgeoise ville de Neuilly-sur-Seine, l’équipe ne s’attendait pas à provoquer autant d’animation. Mais ce jour d’octobre, dans une petite rue de la commune des Hauts-de-Seine, la séance photo vient à peine de démarrer que de petits attroupements se forment. Des éboueurs arrêtent leur camion et dégainent leur téléphone portable pour filmer la scène. Depuis le trottoir d’en face, un groupe d’adolescents poste les images sur les réseaux sociaux. Un facteur au volant d’une voiture jaune freine, baisse la vitre et crie : « Aigle ! » L’homme ainsi surnommé, sourit avant de reprendre la pose.

Fally Ipupa a l’habitude d’attirer l’attention. A 45 ans, le chanteur et compositeur congolais est un incontournable de la musique africaine. Les usagers du métro parisien croisent son visage sur des affiches publicitaires d’une société de transfert d’argent vers l’Afrique mais surtout le 25 novembre, il sera sur la scène de Paris La Défense Arena, la plus grande salle de spectacle française, avec quarante mille personnes attendues.

Un concert déjà considéré comme historique, puisque les quinze mille premières places mises en vente ont été écoulées en une journée, remplissant la première jauge en un temps record. Un engouement tel que dix mille billets supplémentaires ont aussitôt été mis à disposition. « Seuls les artistes internationaux aux grosses audiences sont capables d’en vendre autant », assure Raphaëlle Plasse, la directrice de la programmation.

Jeunes auditeurs de toutes origines

En dix-sept ans de carrière, « Fally » – comme l’appellent ses fans – est devenu un monument de la musique africaine. Ses admirateurs furent d’abord ses compatriotes et les membres de la diaspora congolaise en France et en Belgique (l’ancienne puissance coloniale de 1885 à l’indépendance, en 1960). La renommée de celui qui se consacre alors à la rumba a ensuite gagné le reste de l’Afrique subsaharienne, du Nigeria à la Côte d’Ivoire, avant de conquérir de jeunes auditeurs de toutes origines. Un public varié qui l’applaudira à Paris, mais aussi à l’OVO Arena Wembley (douze mille cinq cents places), à Londres, le 8 décembre, et à l’ING Arena (quinze mille places), à Bruxelles, le 16. Une tournée à la mesure d’un artiste qui compte quelque quinze millions d’abonnés tous réseaux sociaux confondus et un milliard et demi de vues sur YouTube.

Pour le grand public occidental, la musique congolaise s’est longtemps résumée à Papa Wemba, emblème de la world music, collaborant avec l’icone américaine Aretha Franklin ou l’auteur-compositeur britannique Peter Gabriel et connu pour ses tenues, copiées sur tout le continent africain… Un mythe. Un statut que peut aujourd’hui revendiquer Fally Ipupa, à jour des nouveaux codes, notamment marketing, de l’industrie musicale et qui incarne les bouleversements de la musique populaire.

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