Close

Elections européennes : à gauche, Raphaël Glucksmann se rêve en « surprise politique »

Raphaël Glucksmann, à Paris, le 11 octobre 2023.

Sur le papier, la campagne des élections européennes de juin 2024 n’a pas commencé. Beaucoup trop tôt, entend-on à gauche. Les partis hésitent à ouvrir les hostilités entre eux pour ce scrutin qui sera le premier à concrétiser dans les urnes la fin de l’alliance de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

Raphaël Glucksmann n’a pas ces préventions. « Mélenchon a franchi toutes les lignes rouges », estime le candidat déclaré depuis septembre, pour qui le fondateur de La France insoumise (LFI) est dans une « dérive totale ». « Il n’y avait aucun moyen de faire une liste avec LFI, de faire taire les divergences profondes qui nous séparent de Jean-Luc Mélenchon », explique-t-il au Monde, ajoutant avoir tiré les leçons de 2019. Fini, dit le candidat, les « réunions interminables » pour tenter une alliance avec les Verts. Avec le Parti socialiste (PS), dont il a mené la liste en 2019, le fondateur de Place publique a pris les devants en se lançant bien avant la désignation socialiste, attendue pour février. Plus les semaines passent, plus l’idée qu’il rempile s’installe au PS. « C’est une évidence que Raphaël Glucksmann est la bonne tête de liste », lance son collègue au Parlement européen Christophe Clergeau.

Quatre années ont passé depuis les 6,2 % de sa liste. A l’époque, beaucoup au PS reprochaient à leur premier secrétaire, Olivier Faure, d’avoir fait le choix de l’« effacement » en laissant la liste à ce non-adhérent. Ils sont désormais moins rétifs. La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, salue ses combats « humanistes » et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

« Faire mieux » qu’en 2019

L’intéressé, parfois légèrement en tête à gauche dans des sondages qui donnent surtout la première place au Rassemblement national, espère « faire mieux » qu’en 2019. « Même moi je n’étais pas prêt. Ce mandat m’a profondément changé, transformé, je sais ce qu’il faut dire, comment le porter », affirme-t-il, espérant « une campagne bien meilleure et un résultat bien supérieur ». Côté cuisine, les tractations en vue d’un accord politique PS-Place publique sont en cours ; elles bloquent pour le moment sur la composition de la liste. Christophe Clergeau note qu’il n’y aura aucun « automatisme » sur la place des sortants, un autre cadre signale que la place de la députée européenne Place publique Aurore Lalucq va être « un débat ».

Sur le fond, le PS et Place publique sont d’accord sur la stratégie à mener : susciter un vote utile pour grossir les rangs du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen face à la droite du Parti populaire européen. D’accord aussi pour porter le débat sur le terrain moral dans un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine et la relance du conflit israélo-palestinien. « C’est la première fois que le continent européen va voter alors qu’on est en situation de guerre », insiste Raphaël Glucksmann, pour qui le vote du 9 juin « doit être celui de la surprise politique, une démonstration que la force dominante à gauche est pro-européenne ».

Il vous reste 55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top