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« Psychiatre est un métier d’engagement, de valeurs, de passion et pourtant méconnu »

Le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, à l’université de la Confédération des syndicats médicaux français, le 6 octobre, interpellait les étudiants choisissant la chirurgie plastique aux dépens de la psychiatrie. Il faisait notamment référence au fait que notre spécialité arrive dans les dernières choisies aux épreuves classantes nationales de médecine. En 2023, sur 547 postes à pourvoir, la spécialité a laissé 67 places vacantes, 67 occasions de construire un système de soins moderne, humain et adapté aux enjeux d’aujourd’hui. Chacun peut et doit choisir son métier par envie. Nous pensons surtout que le problème vient d’une méconnaissance profonde du nôtre et de son utilité.

Les chiffres sont parlants. Un Français sur cinq est touché par des troubles psychiatriques, et sept personnes sur dix déclarent avoir besoin de prendre soin de leur santé mentale, selon l’enquête CoviPrev menée par Santé publique France depuis 2020, avec souvent des difficultés à le faire. Globalement, les prévalences des troubles psychiatriques en population générale sont massives : c’est 1 % de troubles schizophréniques, 1,5 % de troubles bipolaires, 10 % de troubles dépressifs et autant d’anxiété, sans oublier les troubles du neurodéveloppement qui touchent plus de 10 % de la population, ou encore les troubles post-traumatiques et les pathologies addictives. Chacun d’entre nous peut être concerné directement ou indirectement. Et l’impact dans une famille ou une communauté professionnelle des troubles psychiatriques est souvent majeur et déstabilisant. C’est dire combien le métier de psychiatre est un métier d’avenir.

Certes, les difficultés de notre système de santé sont multiples et la santé ne va pas bien, tout particulièrement la santé mentale, comme de nombreux articles, tribunes et rapports s’en sont fait l’écho à répétition ces dernières années. Quinze mille psychiatres sont actuellement en exercice, dont 2 000 en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ; mais près de 25 % d’entre eux (3 600, selon la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) ont plus de 65 ans, et beaucoup de postes hospitaliers restent non pourvus avec des disparités territoriales importantes. Les défis qui se posent à nous sont nombreux et complexes. Nous savons pourtant que notre spécialité possède la dynamique, l’esprit d’innovation et que ses acteurs ont les qualités d’engagement pour relever ces enjeux collectifs.

Le patient, l’acteur central de ses soins

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