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En Afrique, les promesses de l’énergie solaire pour éclairer les campagnes

Des techniciens travaillent sur le réseau de distribution électrique qui parcourt l’ensemble du village de Idadjo, dans le département des Collines, au centre du Bénin, en juin 2023.

Il y a encore un an, fin 2022, le village d’Okouta-Ossé, dans le centre-ouest du Bénin, plongeait dans le noir quasi complet à la nuit tombée. Seule une poignée des quelque 2 700 habitants disposait d’un panneau solaire permettant de rompre l’obscurité. « Mais cela servait tout juste à faire marcher quatre lampes », se souvient Atrice Imorou, l’un des rares résidents alors équipés.

Comme pour le reste de cette localité située à cinq heures de route de Cotonou, la capitale économique béninoise, son quotidien a été bouleversé par l’arrivée de l’électricité, en février. Une minicentrale solaire, doublée d’un groupe électrogène, a été construite en bordure d’Okouta-Ossé par l’entreprise Les Soleils du Bénin, société commune entre la PME béninoise African Renewable Energy Systems & Solutions (Aress), la française Générale du solaire et la plate-forme d’investissement NEoT Offgrid Africa.

Le soir, des lampadaires éclairent désormais les rues et une cinquantaine de foyers sont déjà alimentés. Parmi les premiers bénéficiaires, Atrice Imorou a pu enrichir ses revenus de revendeur d’ignames en branchant un réfrigérateur. Il vend aujourd’hui des boissons fraîches à tout le village, tandis que son épouse, Rosaline, couturière, est en passe de se débarrasser de sa vieille machine à pédale et de son fer à repasser au charbon. Avec des équipements modernes, « je pourrai travailler plus vite et être moins fatiguée », se réjouit-elle. Il en coûte près de 20 000 francs CFA (30,50 euros) par mois au couple. « Mais, au moins, l’électricité marche tout le temps, même quand il pleut, et les gens peuvent venir brancher leurs téléphones chez nous », poursuit Atrice Imorou en désignant une pile d’appareils en train de se recharger.

Okouta-Ossé fait partie des douze sites retenus pour la construction de minicentrales solaires hybrides au cours de l’année par Les Soleils du Bénin, pour électrifier autant de bourgades rurales et isolées. « Ce sont de gros villages, avec un potentiel économique, mais en situation d’exclusion territoriale. L’idée n’est pas juste de leur apporter l’électricité mais d’accompagner leur développement », insiste Léonide Michael Sinsin, le directeur général d’Aress.

Développement à grande échelle

Alors que seuls 18 % des Béninois des campagnes ont accès à l’énergie (contre 42 % au niveau national), les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest se montrent très favorables à un tel déploiement. « S’il fallait attendre l’arrivée du réseau national de distribution, certaines localités risqueraient de rester dans le noir encore bien longtemps, indique Pamphille Kpatenon, de l’Agence béninoise d’électrification rurale. Le recours au secteur privé est essentiel. » Ces dernières années, un nouveau cadre réglementaire a été mis en place pour accompagner les investissements dans les énergies renouvelables et, selon M. Kpatenon, le pays devrait compter 90 miniréseaux d’ici à la fin 2024.

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