Close

Avant le Black Friday, le gouvernement admet une « maladresse » avec ses publicités pour la déconsommation mais « aucun des spots ne sera retiré »

Epinglée par les acteurs du commerce, la nouvelle campagne de publicité lancée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) prônant la sobriété dans la consommation, a été qualifiée, jeudi 23 novembre, de « maladroite » par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, ainsi que celui de la transition écologique. Ce dernier, Christophe Béchu, a toutefois déclaré « assume[r] » le message porté par la campagne et refusé de la retirer.

La campagne de l’agence de la transition écologique, composée de quatre spots télévisés, met en scène des « dévendeurs » au lieu de vendeurs, afin d’inciter les consommateurs à ne plus acheter de neuf, au profit de produits de seconde main ou recyclés.

De quoi déplaire à de très nombreux acteurs du commerce. Ces derniers ont déclaré craindre un impact négatif sur leurs ventes lors de la période cruciale des fêtes de fin d’année, à la veille du coup d’envoi des opérations promotionnelles du « Black Friday ».

Une action en justice envisagée

« Nous demandons à l’Ademe son retrait immédiat, faute de quoi nous envisagerons une action en justice pour dénigrement commercial », ont ainsi annoncé l’Alliance du commerce, l’Union des industries textiles (UIT) et l’Union française des industries mode et habillement (Ufimh).

« Vous ne pouvez pas savoir le nombre d’appels que j’ai d’enseignes qui se sentent insultées dans un moment essentiel apres les crises qu’on connaît », a abondé jeudi le directeur général de l’Alliance du commerce, Yohann Petiot, auprès de l’Agence France-Presse.

Jeudi matin, M. Le Maire a considéré sur Franceinfo que la campagne « n’était pas très sympa » pour les vendeurs, dont elle semble se moquer, « même indirectement ». Surtout, a-t-il estimé, c’est maladroit « vis-à-vis du commerce, surtout le commerce physique qui se bat et que nous soutenons, particulièrement en centre-ville ».

Pour lui, « c’est une façon de faire la promotion indirecte du commerce dématérialisé sur les plates-formes », et c’est « regrettable ». « Je crois profondément à la sobriété, mais pas en prenant les vendeurs ou les commerces physiques comme cibles, et pas en culpabilisant », a ajouté M. Le Maire.

Maladresse « vis-à-vis du commerce physique »

De son côté, Christophe Béchu a déclaré « assumer » cette campagne. « Aucun des spots ne sera retiré », a-t-il prévenu au micro de France Inter.

« Que 0,2 % du temps d’antenne publicitaire soit consacré à se demander si tous les achats sont utiles, franchement, vu les enjeux de transition écologique, ça ne semble pas déraisonnable », a justifié le ministre.

Il a toutefois concédé « une maladresse » : « On aurait dû cibler avec le même message plutôt les plates-formes de vente en ligne que les commerces physiques. »

« Si c’est une maladresse, faisons autre chose, on ne peut pas maintenir une maladresse qui nuit gravement à tout un secteur », a réagi M. Petiot.

Le Monde avec AFP


source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top