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Législatives aux Pays-Bas : victorieuse, l’extrême droite de Geert Wilders est loin d’être assurée de pouvoir former une coalition

Geert Wilders, du Parti pour la liberté (PVV), à l’annonce des résultats de sa formation aux élections législatives, à Scheveningen (Pays-Bas), le 22 novembre 2023.

La tension était à son comble dans tous les états-majors des partis, mercredi 22 novembre, aux Pays-Bas, à la suite du suspense créé par des sondages qui annonçaient un résultat très incertain pour les élections législatives. Mais c’est un véritable choc qu’a provoqué l’annonce des résultats : le Parti pour la liberté (PVV), la formation d’extrême droite de Geert Wilders, récoltait, selon les premières estimations, trente-cinq sièges de député sur les cent cinquante de la Seconde Chambre. Jeudi matin, alors que tous les bulletins étaient presque dépouillés, il en avait finalement trente-sept, soit vingt de plus qu’en 2021, un score jamais atteint par la formation créée en 2006 par le député populiste et anti-immigration.

Le parti de M. Wilders devance largement la liste écologiste et socialiste emmenée par l’ex-commissaire européen Frans Timmermans (vingt-cinq sièges), qui a échoué dans son projet de réancrer son pays à gauche. La gauche radicale perd, elle aussi, près de la moitié de ses élus – il lui en reste cinq.

Le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de Dilan Yesilgöz, qui a succédé au premier ministre démissionnaire, Mark Rutte, à la tête de cette formation libérale, est, lui, tombé des nues : les sondages – autres perdants du scrutin – le présentaient encore comme un possible vainqueur à la veille de l’élection ; il est passé de trente-quatre à vingt-quatre sièges. Les autres partis du gouvernement sortant sont tout aussi durement sanctionnés : les libéraux-démocrates de D66 perdent quinze de leurs vingt-quatre sièges, les chrétiens-démocrates abandonnent la moitié des leurs (cinq au lieu de dix).

Si le Mouvement agriculteur-citoyen (BBB) de Caroline van der Plas (six sièges) est très loin de la performance qu’il espérait, un autre nouveau venu, Pieter Omtzigt, le dissident chrétien-démocrate, qui a créé tout récemment son Nouveau Contrat social, engrange vingt sièges. Mais la campagne aura été finalement trop longue pour celui que les sondages avaient présenté, jusqu’au 16 novembre, comme le potentiel vainqueur du scrutin.

Ce jour-là, une énième enquête d’opinion évoquant une possible progression de l’extrême droite aurait déclenché, pour des électeurs de gauche comme de droite, un réflexe « stratégique » qui a apparemment pénalisé M. Omtzigt. Les premiers auraient, ainsi, voulu renforcer leur camp pour contrer le risque d’un gouvernement incluant M. Wilders, les seconds s’assurer qu’une coalition de droite deviendrait effectivement possible. Pris en tenaille, M. Omtzigt a perdu une dizaine de sièges par rapport aux prévisions initiales.

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