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Emploi des seniors : les négociations vont pouvoir démarrer entre le gouvernement et les partenaires sociaux

Le ministre du travail, Olivier Dussopt, s’entretient avec la première ministre, Elisabeth Borne, lors d’une séance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 14 novembre 2023.

Annoncée il y a un peu plus de sept mois par le président de la République, Emmanuel Macron, la négociation sur un « nouveau pacte de la vie au travail » va enfin démarrer. Mardi 21 novembre, le ministère du travail a communiqué aux syndicats et au patronat le « document d’orientation » fixant le périmètre des discussions à venir. Proposé par le chef de l’Etat à un moment où il voulait s’extraire du conflit sur la réforme des retraites et relancer son quinquennat, cet exercice s’inscrit dans un « agenda social » qui vise à « coconstruire » des réformes avec les organisations d’employeurs et de salariés.

Le texte envoyé mardi en fin d’après-midi aux partenaires sociaux mentionne les « chantiers » évoqués par le locataire de l’Elysée lors de son allocution du 17 avril : augmenter l’emploi des seniors, « mieux lutter contre l’usure professionnelle », faciliter les reconversions, créer un « compte épargne temps universel » – une promesse de campagne de M. Macron qui s’inspire d’une revendication ancienne de la CFDT. Contrairement à la négociation sur l’assurance-chômage, qui s’est achevée le 10 novembre, les syndicats et le patronat auront des marges de manœuvre relativement significatives pour parlementer, la feuille de route transmise mardi étant assez peu contraignante sur la plupart des têtes de chapitre. Une liberté surveillée, toutefois : dans l’hypothèse où les parties en présence parviendraient à un compromis, les mesures choisies ne devront pas dégrader les finances publiques, comme le stipule, à plusieurs reprises, le document d’orientation.

Le maintien en poste des travailleurs vieillissants constitue l’enjeu majeur des pourparlers. Sur ce dossier, le gouvernement pousse à la « mobilisation » en affichant des ambitions très élevées : son but est d’atteindre le « plein-emploi des seniors », ce qui signifie un taux de personnes de 60 à 64 ans en activité de 65 % en 2030, contre seulement 36,2 % en 2022. Il s’agit également d’ « accompagner » l’allongement des carrières induit par la réforme des retraites, qui a reporté l’âge légal de départ de 62 à 64 ans. Plusieurs « leviers » sont suggérés par l’exécutif : favoriser l’accès à la formation, améliorer les conditions de travail, aménager les fins de parcours professionnel, mieux lutter contre les stéréotypes et les discriminations liés à l’âge…

Des bornes d’âge relevées

Le document d’orientation rappelle, par ailleurs, l’engagement pris dans l’accord du 10 novembre sur l’assurance-chômage : faire évoluer les règles d’indemnisation des seniors afin de prendre en compte la réforme des retraites. Aujourd’hui, les demandeurs d’emploi reçoivent une allocation plus longtemps lorsqu’ils ont 53 ou 54 ans – et encore plus longtemps à partir de 55 ans. Ces bornes d’âge vont être relevées, tout comme celle pour le départ à la retraite qui, elle, passera donc à 64 ans.

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