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Le trou dans la couche d’ozone s’agrandit chaque printemps austral depuis vingt ans

Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique s’agrandit chaque printemps austral depuis une vingtaine d’années, selon une étude publiée mardi 21 novembre, malgré l’interdiction des substances chimiques qui détruisent le bouclier protégeant la Terre des dangereuses radiations solaires.

La couche d’ozone stratosphérique, située entre 11 et 40 km au-dessus de la surface terrestre, filtre les rayons ultraviolets du Soleil qui peuvent provoquer des cancers, altérer le système immunitaire et même endommager l’ADN des êtres vivants.

Au milieu des années 1970, les chlorofluorocarbones (CFC), autrefois largement utilisés dans les aérosols et les réfrigérateurs, ont été identifiés comme les principaux responsables de l’amincissement de la couche d’ozone, créant chaque année des « trous », dont un particulièrement large au-dessus de l’Antarctique.

Le protocole de Montréal de 1987, qui a interdit les CFC afin de résorber ces trous, est considéré comme une réussite de la coopération mondiale en matière d’environnement. En janvier, des experts mandatés par l’ONU ont jugé l’accord efficace : selon leurs prévisions, la couche d’ozone devrait se rétablir d’ici environ 2066 au-dessus de l’Antarctique, 2045 au-dessus de l’Arctique et 2040 dans le reste du monde.

Mais en dépit de la diminution des CFC, le trou au-dessus de l’Antarctique n’a pas encore été réduit de manière significative, selon les auteurs d’une étude publiée dans Nature Communications. « Six des neuf dernières années ont été marquées par des niveaux d’ozone très faibles et des trous d’ozone extrêmement larges, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Annika Seppala, du département de physique de l’Université néo-zélandaise d’Otago, coautrice de l’étude. Il se pourrait que quelque chose d’autre se produise dans l’atmosphère – peut-être à cause du changement climatique – et masque une partie de la récupération. »

« Ces dernières années ont été assez inhabituelles »

Le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique s’ouvre généralement en septembre et dure jusqu’en novembre, au moment du printemps austral, avant de se combler progressivement. Selon les chercheurs, il s’est ouvert plus tardivement en septembre, signe d’un rétablissement sans doute attribuable à la réduction des CFC. Mais en octobre, période où il atteint sa taille maximale, le niveau d’ozone dans la couche stratosphérique moyenne a baissé de 26 % entre 2004 et 2022, selon les travaux de cette équipe, qui s’appuient sur des données satellitaires.

La diminution des CFC dans l’atmosphère décidée par le protocole de Montréal reste néanmoins « en bonne voie », souligne Hannah Kessenich, l’autrice principale. Mais « nos conclusions révèlent que ces larges trous, formés récemment, ne seraient pas uniquement provoqués » par ces substances.

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Pour Susan Solomon, éminente spécialiste de l’ozone qui n’a pas participé à ces recherches, il faut lire les résultats de cette étude en tenant compte du fait que « ces dernières années ont été assez inhabituelles ». La chimiste avait précédemment montré qu’en 2020, le trou dans la couche d’ozone s’était élargi de 10 % sous l’effet des immenses feux de brousse en Australie. La gigantesque éruption du volcan sous-marin Hunga-Tonga-Hunga-Ha’apai, dans le Pacifique, en janvier 2022, a également réduit les niveaux d’ozone dans la stratosphère, révèle une étude récente publiée dans la revue PNAS.

Le Monde avec AFP

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