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Décarbonation : les 50 sites industriels les plus polluants signent leurs contrats avec l’Etat

Quand Emmanuel Macron avait reçu les dirigeants des cinquante sites industriels les plus émetteurs de CO2 en France, le 8 novembre 2022 à l’Elysée, le ministre de l’industrie, Roland Lescure, avait prévenu les participants : « Pas question que ça tourne à la réunion des alcooliques anonymes, vous n’êtes pas des entreprises honteuses au banc des accusés, mais fières d’agir pour votre décarbonation. » Un an plus tard, les mêmes vont se retrouver pour signer, mercredi 22 novembre au Salon des maires, à Paris, leur « contrat de transition écologique » avec l’Etat, qui détaille leur feuille de route décarbonée. Les mêmes, mais sans Emmanuel Macron, l’agenda international du président de la République et le sommet du G20 le contraignant à annuler sa présence. Mais toujours avec l’état d’esprit pro-business de l’exécutif, qui compte sur la coopération des grands acteurs de l’économie pour parvenir à la neutralité carbone de la France d’ici à 2050.

Ce sont donc Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, et Roland Lescure qui vont sceller les ententes avec les sites industriels responsables à eux seuls de 60 % des émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble du secteur industriel français, et les quatre filières les plus émettrices (chimie, métallurgie, matériaux et construction et agroalimentaire), représentant 80 % des émissions nationales. ArcelorMittal, TotalEnergies, Saint-Gobain, Lafarge, Solvay ou Cristal Union font partie des grands groupes qui figurent sur cette liste.

Par ces contrats, ces industriels s’engagent à « réduire de 45 % leurs émissions de gaz à effet de serre en 2030 », selon le ministère de l’industrie. Comment ? En actionnant quatre leviers principaux de décarbonation : l’électrification des procédés (notamment pour remplacer des fours ou des moteurs fonctionnant au gaz), le déploiement de la biomasse (comme combustible de substitution ou comme carburant en biochimie), le recours à l’hydrogène « vert » (notamment pour la fabrication de l’acier et des engrais minéraux) , la capture et le stockage de carbone. « La signature de ces contrats de transition est une nouvelle étape décisive, elle marque le début du chemin pour l’industrie française décarbonée », se félicite-t-on au ministère de la transition énergétique.

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Aucun caractère contraignant

Les solutions pour décarboner sont avant tout technologiques, sans forcément revoir les niveaux de production des différents sites industriels. Or, plusieurs de ces technologies sont encore en phase de développement, comme la capture et le stockage de carbone, procédé coûteux, énergivore et, pour le moment, qui ne peut être déployé rapidement à grande échelle. Le gouvernement juge néanmoins « nécessaire » de développer une stratégie nationale de « capture, utilisation et stockage de carbone ». En ce sens, un accord doit être signé avec le Danemark, en décembre, et avec la Norvège, en février 2024, pour permettre le transport du CO2 vers des capacités de stockage en cours de développement dans ces deux pays.

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