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JO 2024 : test réussi pour les boîtes à livres ôtées des quais parisiens en vue de la cérémonie d’ouverture

Des employés de la Mairie de Paris retirent une boîte à livres d’un quai parisien, vendredi 17 novembre 2023 à Paris.

L’opération était attendue, scrutée de près, et devait donner un aperçu de l’un des enjeux liés à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques (JO) de Paris. Dans la soirée du vendredi 17 novembre, un « test de faisabilité » a été déployé pour démonter quatre des emblématiques boîtes à livres de bouquinistes établies sur les quais de Seine, dont la Préfecture de police de Paris réclame le démontage – près de 600 sur les 900 existant – pour des raisons de sécurité, avant la cérémonie d’ouverture du 26 juillet 2024, qui se déroulera sur le fleuve.

Sous les yeux d’un petit groupe de bouquinistes consternés, une vingtaine d’agents de la ville, accompagnés d’une entreprise de déménagement, ont procédé à cet enlèvement – qui a pris plusieurs heures – après avoir soigneusement vidé les centaines de livres qui s’entassaient dans les boîtes. Un par un, ces gros rectangles de bois vert wagon emblématiques de la capitale française ont été soulevés par une grue, et détachés du parapet.

Pour ce coup d’essai, les boîtes sélectionnées étaient fixées au quai depuis cinquante ans, mais les plus anciennes des quelque 900 boîtes parisiennes ont cent cinquante ans, et les bouquinistes redoutaient que leur enlèvement ne sonne le glas de ces équipements, souvent fragilisés par les ans et les intempéries.

« C’est comme un arrachage de dent ! Tout ça pour quatre heures de cérémonie ! Ce que les guerres n’ont pas réussi à faire, les JO vont y parvenir : nous faire disparaître », a regretté Michel Bouetard, secrétaire général de l’Association culturelle des bouquinistes, interrogé par l’Agence France-Presse. « Tout cela est démesuré. Si on les retire, on ne sait jamais quand elles reviendront », a ajouté Jérôme Callais, le président de l’association. « Mais s’ils persistent à vouloir les enlever, on ira au contentieux. »

« Le test a été fait de manière plutôt propre »

Depuis plusieurs mois, la question de ces petites boîtes vertes devenues l’un des symboles de Paris a pris une tournure politique. Et plusieurs élus parisiens étaient venus soutenir les 230 bouquinistes, dont une grande partie n’a pas d’autres revenus, et s’inquiète à l’idée de « plusieurs semaines d’inactivité » pendant les JO. « Nous sommes contre, tout cela est décidé pour pouvoir faire de la publicité sur les quais », s’est agacée Corine Faugeron, présidente du groupe Les Ecologistes au Conseil de Paris ; quand d’autres en ont appelé à Emmanuel Macron.

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Samedi matin, la Mairie de Paris a salué le bon déroulement du test. « Nous avons aujourd’hui la certitude que l’on peut déplacer, c’est-à-dire déposer puis reposer les boîtes dans de bonnes conditions et dans un temps raisonnable », a assuré Pierre Rabadan, l’adjoint chargé du sport et des JO à la Mairie. Il faut désormais « refaire le point sur le nombre de boîtes » à enlever et « détailler les délais que ça prendra ». A ses côtés, le préfet de police, Laurent Nuñez, a souligné que le retrait des boîtes serait demandé « uniquement quand c’est strictement nécessaire, notamment pour des raisons de sécurité », précisant vouloir poursuivre la réflexion « en lien très étroit avec les bouquinistes », et mettant en avant leur « importance pour l’attrait de la capitale ».

Après avoir été hissées sur un camion sans encombres, les quatre boîtes sujettes au test de faisabilité ont retrouvé leur place sur le parapet, vendredi vers minuit. Et leurs livres replacés à l’intérieur. « Le test a été fait de manière plutôt propre, a reconnu le président de l’Association culturelle des bouquinistes, Jérôme Callais, samedi. Ils ont eu de la chance, les boîtes étaient de très bonne qualité, très solides, ça ne sera pas le cas pour toutes. » Parmi les nombreux enjeux liés à l’organisation de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris sur la Seine – là où d’ordinaire elle se déroule dans un stade –, la question des boîtes à livres n’est sans doute pas entièrement réglée. Mais le premier essai de démontage n’a pas donné raison à ceux qui anticipaient une destruction de ces objets devenus partie prenante de la vie parisienne.

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Le Monde avec AFP

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