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Douze millions d’euros de bonus pour la patronne de Solvay, en Belgique

Ilham Kadri, PDG du groupe Solvay, avant sa rencontre avec le président français dans le cadre de la sixième édition du sommet Choose France, au château de Versailles, près de Paris, le 15 mai 2023.

Douze millions d’euros : c’est le montant record du bonus dont devrait bénéficier Ilham Kadri, l’actuelle PDG de Solvay, la multinationale belge de la chimie, qui emploie près de 22 000 personnes dans le monde. La quinquagénaire, qui pilote depuis 2019 le groupe fondé au XIXe siècle par Ernest Solvay, deviendra ainsi la recordwoman belge des primes en cash accordées à un patron ou une patronne.

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Les raisons de cette performance, à laquelle les actionnaires ne s’opposeront sans doute pas lors de leur prochaine assemblée, le 8 décembre ? Avoir réussi sans embûches la scission de l’entreprise en deux unités : Solvay, qui prolongera l’activité de l’entreprise dans la chimie dite « essentielle » (pour le bâtiment, l’automobile, l’air, l’eau, etc.), et Syensqo – que présidera Mme Kadri – pour la chimie « de spécialité », avec notamment le développement de batteries et de technologies à base d’hydrogène.

Le bonus octroyé à la dirigeante, s’ajoutant à sa rémunération annuelle de 4,8 millions (dont une part variable de 3,5 millions), serait justifié, selon le conseil d’administration de la société, par les « performances exceptionnelles » de Mme Kadri et sa présence « essentielle » afin de mener à bien la scission du groupe, qui fête ses 160 ans d’existence. Un communiqué officiel mentionnait aussi que la PDG avait « d’autres options ». A savoir, très probablement, des offres alléchantes que lui avaient transmises des chasseurs de têtes.

Une somme « au caractère symboliquement déplorable »

Même si les 12 millions qui lui sont promis sont une goutte d’eau dans l’océan des bénéfices de Solvay (1,9 milliard d’euros en 2022), ils font évidemment jaser. Y compris une presse économique souvent peu critique à l’égard des émoluments de ce type.

« Ce n’est pas tellement le montant envisagé qui fait froncer les sourcils, mais le fait qu’il n’est lié en aucune manière à la réussite de la scission qui est amorcée », écrivait le 8 novembre le quotidien néerlandophone De Tijd. Un chroniqueur de L’Echo et de la RTBF résumait mieux l’opinion générale, en parlant d’une somme « stupide et au caractère symboliquement déplorable ». Injustifiable aussi, tant sur la forme que pour ce qui est de son volume, cette prime symbolisant, selon ce spécialiste, l’existence d’un autre monde, inaccessible pour le commun des salariés.

Pour l’entreprise, en tout cas, la rémunération et la prime de la PDG sont simplement alignées sur celles des autres acteurs européens du secteur. Un expert rappelle quant à lui le précédent de Carlos Brito, PDG d’AB InBev, numéro un mondial belge de la bière : appelé à réduire de moitié l’endettement du groupe et à réussir le rachat de l’américain Anheuser-Busch, il aurait bénéficié au total de 100 millions d’euros. Mais pas en cash, plutôt sous la forme d’options sur des actions qui se sont avérées particulièrement rentables.

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