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« Pluie, froid, grêle, sécheresse… la filière noix appuie sur le bouton d’urgence »

Cassez la noix ! Les producteurs donnent de la voix pour que les Français craquent pour ce fruit à coque. A condition bien sûr qu’il porte l’estampille d’appellation d’origine protégée de Grenoble ou du Périgord, les deux grandes régions de production française. La noix sort de sa coquille.

Pourtant, les nuciculteurs ne sont guère d’humeur à entonner un air guilleret. Les derniers fruits viennent d’être collectés dans les vergers et le verdict est tombé comme un couperet. Année à oublier. Pluie, froid, grêle, sécheresse : toute la litanie des intempéries s’est déversée sur les noyers français. La poisse pour la noix. Résultat, les espoirs de récolte sont partis en fumée. « Habituellement, la France produit entre 30 000 et 40 000 tonnes de noix. Cette année, le volume devrait être compris entre 20 000 et 25 000 tonnes », estime Arnaud Rivière, président du Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble, qui regroupe 721 producteurs.

Le contraste avec l’année précédente est saisissant. En 2022, les noyers ployaient sous le poids de la charge et les nuciculteurs français décrochaient un record de production, proche des 55 000 tonnes. Paradoxalement, cette abondance n’a pas été synonyme d’opulence pour les arboriculteurs. Bien au contraire. D’autant que la concurrence étrangère se fait de plus en plus pressante. Le prix des noix s’est fracassé, passant au fil des mois de 3 euros le kilo à moins de 1 euro.

Bouton d’urgence

Secouée par la tempête comme une coquille de noix, la filière a appuyé sur le bouton d’urgence. Un appel au secours entendu par le gouvernement qui a décroché à Bruxelles une aide à partager entre deux secteurs en crise, la noix et la cerise. « J’ai perdu 18 000 euros sur la récolte 2022. Je ne connais pas encore le montant de l’indemnisation », témoigne Christian Nagearaffe, propriétaire de 40 hectares de verger dans la Drôme. Le producteur de noix espère ne pas toucher des queues de cerise. D’autant plus que cette année, il n’a collecté que 40 % d’une récolte normale.

« Les prix devraient remonter », espère M. Rivière. En attendant, la noix de Grenoble ne veut pas laisser l’avenir lui filer entre les doigts. Après avoir bénéficié de juteux marchés à l’export, aux Etats-Unis d’abord, puis en Europe, elle est cernée par les cerneaux californiens, chiliens mais aussi européens. Et subit l’évolution des habitudes des consommateurs moins enclins à actionner le casse-noix. Or, si la France exporte des noix entières, elle importe 80 % des cerneaux consommés.

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