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Parents isolés : « Toutes les familles – et chaque parent en leur sein – doivent être égales en droits »

Nous, le collectif pour une Parentalité féministe (Le PA.F), lançons un appel solennel à l’ensemble du personnel politique face à la situation d’urgence économique et sociale d’une part grandissante de familles monoparentales dans notre pays. Elles représentent aujourd’hui un foyer sur quatre, soit deux millions de familles dont 40 % vivent sous le seuil de pauvreté.

Il est plus que temps que nos institutions prennent la mesure de leurs difficultés systémiques. L’avenir de trois millions d’enfants est en jeu. Nous rappelons à nos gouvernants leur premier travail : adapter la législation aux évolutions de notre société et notamment de son premier noyau, la famille, dont les configurations ont profondément évolué depuis quarante ans.

La précarité quasi généralisée des familles monoparentales – dans huit cas sur dix des mères célibataires – ne surgit pas ex nihilo : elle résulte d’un fonctionnement de société dans lequel les inégalités entre les hommes et les femmes ne cessent de se creuser au cours de la vie conjugale et à chaque nouvelle naissance.

Pour un véritable service public de la petite enfance

Près de 40 % des Françaises changent, réduisent ou cessent leur activité professionnelle dans l’année qui suit la naissance d’un enfant, cela pour assumer la majeure partie d’une responsabilité familiale toujours aussi mal partagée. Dans un pays où il n’existe pas de place d’accueil pour 40 % des enfants de moins de 3 ans, qui « concilie » vie professionnelle et vie privée pour les élever ?

Les mères sont la variable d’ajustement gratuite des politiques publiques de la petite enfance. Et cela les appauvrit : les femmes en couple ont des revenus inférieurs de 42 % en moyenne à ceux de leurs conjoints, quand cet écart est de 9 % entre célibataires des deux sexes.

Dix-sept ans que nous réclamons un service public de la petite enfance digne de ce nom ! Et l’Assemblée nationale vient encore, le 10 octobre, d’en repousser l’édification en supprimant l’article 10 du projet de loi « pour le plein-emploi », qui en posait les bases.

12 % des enfants de parents séparés sont en résidence alternée

Dès maintenant, le droit opposable à la garde d’enfant – c’est-à-dire le droit à avoir accès à une solution d’accueil de qualité, publique ou privée – doit s’appliquer aux parents isolés, avec un accueil prioritaire de leurs enfants en crèche, qu’ils soient en emploi ou non, pour leur permettre de travailler. Vingt ans après la loi autorisant ce mode de garde dit « égalitaire », d’aucuns déplorent que seulement 12 % des enfants de parents séparés vivent en résidence alternée.

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