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L’Etat et EDF s’accordent sur le prix de vente de référence de l’électricité nucléaire

Des mois de négociations, parfois tendues, touchent à leur fin. Voici venu le moment d’un compromis entre le groupe Electricité de France (EDF) et l’Etat, qui est redevenu l’actionnaire unique au mois de juin. L’accord porte sur le futur prix de référence de l’électricité nucléaire produit par l’entreprise publique. Mardi 14 novembre à Paris, lors d’une conférence de presse le ministre de l’économie Bruno Le Maire accompagné d’Agnès Pannier-Runacher (transition énergétique) et de Luc Rémont, président-directeur général d’EDF, a annoncé un prix de référence « autour de 70 euros » le mégawattheure (MWh) auquel l’électricien vendra son électricité d’origine nucléaire. « Nous avons réussi à trouver un équilibre vital », souligne M. Le Maire, pour qui cette entreprise, certes « nationalisée », doit aussi être « une entreprise rentable ». Cet accord, soumis à une clause de revoyure dans six mois, fera aussi l’objet d’une consultation avec tous les acteurs du marché.

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Du futur prix de vente dépendent beaucoup de choses. La question aura une incidence sur la santé économique d’EDF et donc sur sa capacité à engager des investissements sans précédent, malgré la lourdeur de sa dette financière nette (64,8 milliards d’euros, fin juin). Le groupe envisage la construction de six à quatorze réacteurs nucléaires, voulus par le gouvernement. Mais il faut aussi entretenir ceux existants, principale source de courant dans le pays, et déployer des énergies renouvelables.

Le futur prix rejaillira aussi sur les factures des ménages et des industriels. Cela étant, anticiper dès à présent ses effets demeure un exercice difficile. Le nouveau mécanisme prendra la suite de celui institué par une loi de décembre 2010 et valable jusqu’au 31 décembre 2025, l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (Arenh).

L’effet ciseaux fut alors terrible pour EDF

L’Arenh contraint aujourd’hui EDF à vendre une partie de sa production à prix fixe aux fournisseurs concurrents – dont TotalEnergies et Engie. Soit 42 euros du MWh. Ce prix irrite au plus haut point l’exploitant du parc nucléaire français, qui y voit aujourd’hui un manque à gagner. Et pour cause, l’unité se vend en ce moment autour de 90 euros sur le marché « spot » (du jour au lendemain), où s’approvisionnent les fournisseurs. Ce dispositif, créé pour répondre aux directives européennes de libéralisation de l’énergie, porte sur un volume de 100 térawattheures (TWh). Sauf en 2022, où l’Etat avait relevé le plafond à 120, avec l’idée de préserver le pouvoir d’achat de la population en ces temps d’inflation. Cette année-là, ce volume avait représenté 43 % de la production nucléaire en France. L’effet ciseaux fut alors terrible pour EDF, la disponibilité des centrales chutant au même moment à un niveau historiquement bas, du fait d’un problème de corrosion sur certaines tuyauteries.

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