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La diffusion à l’Assemblée nationale d’images des massacres commis par le Hamas divise les députés

En arrivant dans la salle des Quatre-Colonnes, au Palais-Bourbon, le député Renaissance Mathieu Lefèvre est resté un moment silencieux, le temps que les caméras se positionnent. Le président du groupe d’amitié France-Israël, avait organisé, mardi 14 novembre, une projection du film des massacres commis par le Hamas le 7 octobre, en Israël. Un « moment difficile », résume-t-il, dénonçant « une atteinte à l’humanité tout entière ». « Je crois que ceux qui ont vu cette vidéo ne pourront plus, pendant un long moment, dormir en paix. »

Plusieurs dizaines de députés ont assisté à cette projection, à huis clos, laissant leur téléphone à l’entrée. Personne n’a quitté la salle en cours de projection, même si certains ont dû parfois « baisser les yeux ». Le film de quarante-sept minutes, monté par les autorités israéliennes à partir des images du 7 octobre – tirées des caméras de surveillance, des portables des victimes ou de leurs bourreaux, ainsi que des caméras embarquées trouvées sur les commandos du Hamas – montre « un aperçu de ce qui s’est passé ce jour-là » dans les kibboutz ou lors du festival de musique organisé à l’est de la bande de Gaza : civils traqués, assassinés ; et la liesse des assaillants. Cette vidéo, qui a déjà été montrée aux parlementaires israéliens, a aussi été visionnée à l’ONU ou par la presse internationale.

Pour Mathieu Lefèvre, qui assume un « soutien inconditionnel » à Israël, il ne s’agissait ni d’une « opération politique » ni d’une « opération de communication », mais d’un moyen de résister à la « submersion informationnelle » et ainsi lutter contre « l’oubli ». Un « moment nécessaire face à tous les relativismes », a-t-il estimé, dans un « contexte où certains de nos collègues croient utile de remettre en cause la véracité des faits ».

Le risque d’un « voyeurisme malsain »

Dans son sillage, une dizaine de députés se sont déployés, mardi soir, dans la salle des Quatre-Colonnes, pour évoquer le film qu’ils venaient de voir, dans une ambiance grave et électrique. Le député apparenté Les Républicains (LR), Meyer Habib, proche de Benyamin Nétanyahou, a dénoncé, en pleurant, les crimes de « ces barbares ». « Je ne veux pas qu’ils voient mes larmes », a-t-il répété devant les caméras. « Je veux que tout le monde comprenne qu’Israël a le droit de se défendre », a-t-il insisté, alors qu’Emmanuel Macron a appelé, vendredi, à un cessez-le-feu, dénonçant les bombardements sur Gaza. A l’inverse, le député La France insoumise (LFI) Aymeric Caron juge que ces images ne lui ont « rien appris ». « L’Assemblée est soumise à une opération de propagande », dit-il, ajoutant qu’il « faudrait aussi voir des images de Gaza », afin d’avoir une « vision équilibrée des choses ».

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