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Batteries électriques : à Trappes, recycler pour extraire les métaux rares, le nouvel or noir de la transition énergétique

Un technicien examine un appareil avec lequel le nickel et le lithium sont séparés après avoir été collectés à partir de batteries de voitures électriques recyclées, au siège du groupe Eramet, à Trappes (Yvelines), le 16 mars 2023.

D’abord, isoler les « modules », la partie énergétique de la batterie électrique qui contient les métaux. Ensuite, les broyer et les trier afin de recueillir ceux contenant les métaux rares comme le nickel, le lithium et le cobalt. Par des procédés dits « hydro-métallurgiques » utilisant solvants et acides, cette poudre, appelée « black mass », le nouvel or noir de la transition énergétique, est enfin dissoute pour récupérer les sels de ces matériaux stratégiques afin de les réutiliser dans de nouvelles batteries.

Voilà, résumée, une partie de l’avenir électrique de la France selon les sociétés Eramet et Suez, qui ont inauguré, mardi 14 novembre, une usine pilote destinée à recycler les batteries lithium-ion des véhicules électriques.

Situé au sein du centre de recherche et d’innovation d’Eramet, à Trappes (Yvelines), ce site modeste en taille (800 mètres carrés) mais stratégique pour la filière automobile, est la réplique au 1/1000e du futur complexe de recyclage qui doit être construit à Dunkerque (Nord) pour une mise en service en 2027, sous réserve d’une décision finale d’investissement, qui doit être décidée, en 2024, par Eramet.

Recyclage « à l’infini à plus de 90 % »

L’objectif industriel pour le groupe minier français et la multinationale spécialiste de la gestion de l’eau et des déchets est double : valoriser les métaux stratégiques présents dans les batteries, en promettant un recyclage « à l’infini à plus de 90 % », et sécuriser une partie des approvisionnements en terres rares dont la France est très peu pourvue comparée à la Chine, qui détient près de la moitié de leur production mondiale.

Ce projet est « au cœur de la transition énergétique » en cours dans le pays pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, a souligné, mardi, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la transition énergétique, venue inaugurer le site. Il est tout aussi symbolique en matière de souveraineté industrielle. « Il est important de ne pas passer d’une dépendance à une autre [des énergies fossiles aux terres rares] alors que les métaux critiques sont désormais au cœur de toutes les chaînes de valeur stratégiques de l’économie zéro carbone », a ajouté la ministre.

Le futur complexe dunkerquois prévoit deux usines. Une dite « en amont », qui sera pilotée par Suez et assurera le démantèlement, le broyage et la séparation des composants des batteries pour produire la black mass. Objectif de capacité de traitement : 50 000 tonnes de modules par an, soit l’équivalent de 200 000 batteries de type NMC (nickel-manganèse-cobalt), les plus répandues en Europe. Et une « en aval », pilotée par Eramet, qui sera chargée d’extraire et raffiner les métaux rares dans la black mass pour produire « 5 000 tonnes de nickel, 1 000 tonnes de cobalt et 5 000 tonnes de lithium par an », selon Julien Masson, directeur de la stratégie d’Eramet.

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