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L’exécutif renonce à raboter la prime à l’embauche en apprentissage

Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, à l’Assemblée nationale, lors des discussions sur le projet de loi de finances pour 2024, à Paris, le 17 octobre 2023.

Atteindre le plein-emploi en 2027, cela n’a pas de prix. L’exécutif, qui s’apprête à rouvrir le chantier des économies avec l’annonce par Matignon d’une nouvelle revue des dépenses publiques jeudi 16 novembre, déroge dans le même temps à sa propre doctrine.

Alors que Bercy et la majorité présidentielle ferraillent pour dégager quelques milliards d’euros à l’occasion de l’examen du budget 2024, le gouvernement a écarté un amendement qui ambitionnait de restreindre les aides à l’apprentissage pour réaliser 700 millions d’euros d’économies, auquel Bercy était pourtant favorable sur le principe. Celui-ci n’a pas été retenu dans le texte lors de l’application de l’article 49.3 de la Constitution, le 7 novembre, sur la seconde partie du projet de loi de finances.

Mesure phare du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, la réforme de l’apprentissage, qui vise à inciter les PME à embaucher des jeunes accédant moins facilement à l’emploi, est régulièrement citée par le chef de l’Etat comme l’une de ses grandes réussites, et fait figure pour lui de totem politique. L’ancien ministre de l’économie de François Hollande ambitionne d’atteindre le seuil du million d’apprentis en 2027, afin de ramener le pays au plein-emploi. « On a triplé le nombre d’apprentis, on va aller au million », répétait-il, le 11 mai, à l’Elysée, devant un parterre d’industriels.

Une dépense publique triplée

Lors de la présentation du projet de budget 2024 devant la presse, le 27 septembre, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait néanmoins promis 1 milliard d’euros d’économies sur la politique de l’emploi, issus pour l’essentiel d’un coup de rabot sur les crédits alloués aux centres de formation d’apprentis. En outre, une vingtaine d’élus de Renaissance, dont le rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve, ont porté un amendement qui supprimait l’aide à l’embauche d’un apprenti de niveau supérieur à bac + 2 pour les entreprises de plus de 250 salariés. La mesure devait rapporter 725 millions d’euros dès 2024, avant d’être remisée. « Cette piste va dans le bon sens mais il faut concerter davantage », justifie-t-on à Bercy. « On met le sujet dans l’air », avance-t-on néanmoins.

La réforme de l’apprentissage de 2018 a fait l’objet de plusieurs rapports signalant des effets d’aubaine liés au manque de ciblage du dispositif, au bénéfice de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, déjà bien armés pour s’insérer dans l’emploi. « La très forte croissance des entrées en apprentissage à compter de 2020 a été largement portée par les étudiants des niveaux supérieurs », rappelle l’amendement de la majorité présidentielle.

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