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Sur France Inter, un micro-trottoir en guise d’explication mais pas d’excuses pour le retour de l’humoriste Guillaume Meurice

Guillaume Meurice, à Paris, le 5 avril 2017.

Pour son retour à l’antenne de France Inter, dimanche 12 novembre, Guillaume Meurice a d’abord, dans la première heure de l’émission « Le Grand Dimanche Soir », diffusée de 18 heures à 20 heures, joué la carte de l’ironie. « Vous êtes là, vous ? », lui a demandé l’animatrice du show, Charline Vanhoenacker. « Je sais pas encore pour combien de temps. Mais mon badge est toujours activé, donc je suis là. »

Revenant, aux alentours de 19 h 25, sur l’émoi soulevé par sa chronique du 29 octobre, Guillaume Meurice a d’abord remercié, maniant l’humour grinçant, « pour les messages de soutien » et les « messages personnels d’amour » – entendre : de haine – qu’il a reçus.

Puis, fidèle à son habitude du micro-trottoir et « dans un souci d’apaisement », il a donné la parole à des interlocuteurs inattendus. En l’occurrence, un collectif juif décolonial, Tsedek !, qui « lutte contre le racisme d’Etat en France et pour la fin de l’apartheid/l’occupation en Israël/Palestine » (selon son compte Instagram), afin que celui-ci endosse ce qu’il avait voulu exprimer de manière, au minimum, très lapidaire. « [Le premier ministre israélien Benyamin] Nétanyahou accompagne un mouvement de fascisation du champ politique de la société israélienne, a ainsi déclaré un représentant du collectif. La coalition qui lui a permis d’accéder au pouvoir et qui est actuellement aux commandes en Israël est composée de ministres qu’on n’hésiterait pas à désigner comme des néonazis s’il ne s’agissait pas d’Israël. »

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Le 29 octobre, l’humoriste avait qualifié le premier ministre israélien de « nazi sans prépuce », déclenchant une polémique de grande ampleur. Le 31 octobre, la directrice de France Inter, Adèle Van Reeth, avait reconnu « partager le malaise » exprimé par des centaines d’auditeurs, tandis que Sibyle Veil, la patronne de Radio France, lui avait adressé, le 6 novembre, un avertissement. Une sanction disciplinaire que Guillaume Meurice entend contester aux prud’hommes, ainsi qu’il l’a annoncé au Monde le jour même.

Le studio 620 privé de public pour cause de menaces de mort

« Si nous sommes là ce soir, c’est que nous avons surmonté nos divergences et que nous avons confiance en Guillaume », a expliqué Charline Vanhoenacker en début d’émission, dimanche peu après 18 heures. Précisant user de premier degré afin d’être « bien comprise pour tout le monde », la cheffe de bande avait expliqué que si des auditeurs avaient été « choqués, ou blessés, ou les deux » par « une blague » de son collègue, s’ils avaient « ri » avant de « regretter », si les mots utilisés avaient « gêné », « divisé », « fait réfléchir » ou encore fait « passer par plusieurs états », ils n’étaient pas les seuls. La vingtaine de collaborateurs de l’émission avaient eux aussi été traversés par des sentiments similaires, à l’origine de « débats interminables » entre eux.

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