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« Le bilan économique de Joe Biden n’est pas un argument suffisant pour que les démocrates remportent la présidentielle américaine »

Un slogan ne fait pas un bilan. Joe Biden est en train de l’apprendre à ses dépens. Depuis plusieurs mois, le président des Etats-Unis arpente le pays pour vanter les « Bidenomics », un nom générique qu’il s’est approprié pour désigner la politique économique menée depuis presque trois ans. Mais, alors qu’il compte briguer un second mandat, le service après-vente de la Maison Blanche peine à convaincre les Américains que leur situation se soit améliorée, en dépit de données macroéconomiques flatteuses.

Après le choc du Covid-19, la croissance a rebondi plus vite qu’ailleurs, et continue d’accélérer. L’inflation n’a épargné aucun pays, mais elle ralentit plus rapidement outre-Atlantique. Quant au chômage, le taux était de 6,3 % lorsque M. Biden est arrivé à la Maison Blanche. Trois ans plus tard, le chiffre a été divisé par près de deux, et 14 millions d’emplois ont été créés, un chiffre inédit sur un mandat.

Pourtant les électeurs ont tendance à regarder le verre à moitié vide. Deux tiers d’entre eux désapprouvent la façon dont M. Biden dirige l’économie. Concernant l’emploi, un sondage ABC News-Washington Post indique qu’un tiers des électeurs considèrent que la situation est mauvaise. Selon une étude Yahoo!-Ipsos, seuls 21 % des Américains estiment que les résultats sont meilleurs que dans les autres pays développés. Enfin, deux sur trois ne croient pas à la baisse de l’inflation.

« Même si les Etats-Unis s’en sortent bien, les “Bidenomics” n’impriment pas dans la population, et c’est une catastrophe pour les démocrates », résume Laurence Nardon, chercheuse à l’Institut français des relations internationales, autrice d’une note sur la politique économique de Joe Biden. Ce dernier peut ressentir une certaine ingratitude de la part de ses compatriotes après avoir entrepris un vaste programme d’investissements et de soutien à la classe moyenne. Il a pris des mesures protectionnistes pour relancer l’industrie et aidé les syndicats, considérés comme les meilleurs vecteurs d’une amélioration du niveau de vie des salariés. L’objectif est de refermer la parenthèse libérale commencée sous Ronald Reagan et de relancer l’ascenseur social, afin de détourner les électeurs de la tentation populiste incarnée par Donald Trump.

Le poison de l’inflation

Un sondage publié début novembre par le New York Times confirme que tout reste à démontrer : à un an de l’élection, Donald Trump l’emporterait avec une avance substantielle dans cinq Etats-clés sur six. Seules 2 % des personnes interrogées considèrent que la situation économique est bonne. L’un des enseignements du sondage est que les électeurs se préoccupent davantage de l’inflation que de l’emploi, tout en ayant le sentiment que les démocrates se mobilisent davantage sur le second thème.

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