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« La popularité de Marwan Barghouti représente sans doute le seul barrage à la montée en puissance du Hamas »

Le premier ministre Nétanyahou assimile depuis quatre décennies toute forme de nationalisme palestinien au « terrorisme ». Il a en outre décidé de répondre à la campagne terroriste du Hamas, le 7 octobre, par une escalade sans précédent de la violence à Gaza. Cette escalade est devenue une fin en soi, sans aucune perspective politique. C’est pourquoi les authentiques amis d’Israël, surtout ceux qui affirment leur attachement à l’établissement d’un Etat palestinien, ne doivent pas attendre du gouvernement Nétanyahou qu’il élabore une formule viable pour le « jour d’après » à Gaza.

L’ampleur du bilan humain comme des destructions à Gaza commande au contraire d’y travailler dès maintenant, même si aucune solution n’est pleinement convaincante. C’est bel et bien vers un moindre mal qu’il faut s’orienter, avec, à la fois, humilité et détermination face à l’épouvantable tragédie en cours.

Les quatre impossibilités

La première occupation israélienne de Gaza, en 1956-1957, était vouée à la « liquidation » des fedayins comme l’actuelle l’est à celle du Hamas. Mais l’Egypte reprit le contrôle de l’enclave palestinienne à l’issue du retrait israélien et réprima avec efficacité le militantisme fedayin durant les dix années suivantes, jusqu’à la deuxième occupation israélienne, en 1967. Il est aujourd’hui exclu que l’Egypte assume un tel rôle à Gaza, dont le futur désengagement israélien devra être préparé et négocié, à la différence du retrait de 2005, dont le caractère unilatéral avait fait le lit du Hamas.

L’impossibilité d’une prise en charge par l’Egypte impose de réfléchir à une formule pleinement palestinienne. Jamais Israël, ni d’ailleurs ses soutiens étrangers, n’accepteront un transfert à la branche politique du Hamas, y compris après le désarmement éventuel des Brigades Al-Qassam, même si le premier ministre Ariel Sharon, après avoir porté des coups très durs au Hamas, avait accepté en 2006 la participation des islamistes aux élections palestiniennes.

L’impossibilité d’un transfert à l’Egypte ou aux politiques du Hamas conduit naturellement à privilégier une mise en avant de l’Autorité palestinienne (AP). Mais c’est oublier que Mahmoud Abbas, dont le mandat a expiré depuis une douzaine d’années, est discrédité auprès de ses compatriotes pour son autoritarisme et sa corruption, ainsi que pour son incapacité à tenir tête aux diktats israéliens, à Gaza encore plus qu’en Cisjordanie. Seules des élections générales pourraient restaurer la légitimité des institutions palestiniennes, les dernières présidentielles, remportées par Abbas, remontant à 2005 et les dernières législatives, remportées par le Hamas, remontant à 2006.

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