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Emmanuel Macron, un absent omniprésent de la marche contre l’antisémitisme

 Emmanuel Macron (au centre), lors d’une visite à Plougastel-Daoulas (Finistère), le 3 novembre 2023.

Peu avant que le cortège ne s’élance, alors qu’un rayon de soleil tente de percer, une folle rumeur parcourt la foule des manifestants réunis sur l’esplanade des Invalides pour marcher contre l’antisémitisme, dimanche 12 novembre : « Il paraît que le président de la République va venir », colporte Emilie (qui n’a pas souhaité donner son nom). Las, il n’y a pas eu d’apparition de dernière minute d’Emmanuel Macron à la « marche civique », qui a réuni plus de 100 000 personnes à Paris, selon la police, et des dizaines de milliers d’autres partout en France.

Si la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), et celui du Sénat, Gérard Larcher (Les Républicains, LR), sont bien là, au premier rang, au coude à coude avec les deux anciens présidents de la République Nicolas Sarkozy et François Hollande, le locataire de l’Elysée, lui, est resté « caché », dénonce le chef de file des députés LR, Olivier Marleix. « Il est le garant de l’unité nationale, il aurait dû être là, tance le député d’Eure-et-Loir en battant le pavé du boulevard Saint-Germain. En ne venant pas, il veut ménager qui ? Les antisémites ? Ce n’est pas en se cachant qu’on défend les valeurs de la République. » La présidente (LR) de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, est moins sévère : « Il faut surtout qu’il agisse, conseille-t-elle. Marcher, c’est bien, agir, c’est mieux. »

L’absence d’Emmanuel Macron est relevée par d’autres manifestants. Le cinéaste Elie Chouraqui, notamment, confie qu’il ne « comprend pas que le président ne soit pas là, c’est une maladresse terrible ». Le producteur de théâtre Jean-Marc Dumontet convient que « cela aurait été un symbole fort » quand « le camp des libertés est attaqué ». Mais pour cet ami du chef de l’Etat, le rôle du président de la République est « de condamner l’attaque du 7 octobre, de s’occuper des otages, de rappeler les grands principes ». Pas de défiler.

Une descendante de Dreyfus « déçue »

En réalité, Emmanuel Macron n’aura jamais été aussi présent que ce week-end du 11 novembre, saturant l’espace public de sa parole. Vendredi soir, l’Elysée envoie un message de trois lignes aux médias, dans lequel « le président salue avec respect celles et ceux qui, dimanche, marcheront pour la République, contre l’antisémitisme et pour la libération des otages ». Entre les lignes, il faut comprendre qu’après avoir longtemps hésité le chef de l’Etat a décidé de ne pas participer à la marche. Mais qu’il la soutient.

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé de participer à cette manifestation, invoquant la présence du Rassemblement national (RN), fait mine de voir dans la défection du chef de l’Etat un ralliement à sa propre posture. « Macron a raison. Cette soi-disant marche contre l’antisémitisme (…) fonctionne comme une manipulation. Comme lui et moi, ne vous laissez pas embobiner », poste-t-il sur la plate-forme X (ex-Twitter).

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