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Marche contre l’antisémitisme : le dilemme d’Emmanuel Macron

Comment y être sans y être ? Depuis l’annonce, mardi 7 novembre au soir, de l’organisation d’une « grande marche civique » contre l’antisémitisme, dimanche 12 novembre, à Paris, Emmanuel Macron balance. Informé dès lundi par Yaël Braun-Pivet de l’initiative de la présidente de l’Assemblée nationale et du président du Sénat, Gérard Larcher, le chef de l’Etat penche plutôt, depuis cinq jours, pour ne pas se rendre en personne à cette marche. Et prévoit de s’exprimer sur le sujet d’ici à dimanche, sous une forme ou une autre.

La question de sa participation à un événement lancé par deux acteurs majeurs de la vie institutionnelle, venus de la gauche et de la droite, dans un moment où le pays affronte, depuis l’attaque du Hamas en Israël, le 7 octobre, une recrudescence des actes antisémites (plus de 1 000 ont été recensés depuis le début du conflit), est un dilemme pour le chef de l’Etat.

« Ce serait bien qu’Emmanuel Macron soit là, cela donnerait une dimension historique à l’événement », estimait jeudi 9 novembre Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France. « Il faut cette marche parce que les juifs en France ont besoin d’entendre le cri du cœur, la solidarité, l’élan de fraternité des Français à leur égard face à l’antisémitisme », insistait-il.

« Dépassement des clivages »

Deux anciens présidents de la République, Nicolas Sarkozy et François Hollande, la première ministre, Elisabeth Borne, plusieurs anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Edouard Philippe…), les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat seront au premier rang de la manifestation, qui s’élancera dimanche à 15 heures de la place des Invalides. « La présence du président de la République donnerait à cette marche un caractère d’union nationale, une dimension de dépassement des clivages », veut croire Manuel Valls.

Pour Jonathan Guémas, responsable de la riposte à Renaissance, « la vraie question est de savoir si la place d’un président est d’être parmi les Français ou bien dans l’action, à mettre l’Etat en mouvement ». A ses yeux, « les deux positions se valent ». Avant Emmanuel Macron, deux présidents de la République ont jugé, dans un moment de forte tension, que leur place était « parmi les Français ».

François Mitterrand a défilé le 14 mai 1990 contre le racisme et l’antisémitisme, après la profanation du cimetière juif de Carpentras. Vieil ami d’Israël mais aussi auteur, en mars 1982, du discours de la Knesset, qui lance l’idée d’un Etat palestinien, le président de la République a manifesté ce jour-là aux côtés de toute la classe politique – à l’exception du Front national – contre un acte qui était perçu à l’époque comme une résurgence de l’extrême droite.

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