Close

La mort de Francette Lazard, dirigeante historique du Parti communiste français

Francette Lazard, en 1970.

Avec une « inébranlable détermination », elle a mis sa vie au service de l’objectif de faire grandir « une perspective communiste en France ». C’est en ces termes que Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a rendu hommage à Francette Lazard. Ancienne dirigeante du PCF, fondatrice de l’Institut de recherches marxistes (IRM), Francette Lazard est morte le 3 novembre à Chailles (Loir-et-Cher), à l’âge de 86 ans. Fidèle à ses engagements de jeunesse, elle a œuvré avec une discrétion qui n’avait d’égal que l’esprit d’ouverture dont elle a su faire preuve en permanence.

Francette Lazard est née dans une famille bourgeoise – son père était chirurgien, sa mère médecin – le 7 janvier 1937 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Sous l’Occupation, son père rejoint la France combattante en Afrique du Nord, tandis que Francette se réfugie à Carpentras (Vaucluse), puis au Chambon-Sur-Lignon (Haute-Loire).

A la fin des années 1940, ses parents adhèrent au PCF. Ils abriteront en 1952 chez eux à Argenteuil (Val-d’Oise), Benoît Frachon, le secrétaire général de la Confédération générale du travail, que leur fille considérait comme son oncle. Ce dernier avait eu maille à partir avec la justice après le rocambolesque « complot des pigeons » : lors d’une manifestation contre la guerre de Corée à Paris des responsables communistes transportant des pigeons « visiblement destinés à transmettre des messages », selon la police, avaient été arrêtés avant d’être relâchés.

Lire aussi l’entretien (2020) : Article réservé à nos abonnés Roger Martelli, historien : « Le Parti communiste incarnait une forme de réformisme radical »

Francette Lazard fait ses études secondaires au lycée Racine, à Paris, puis à la Sorbonne où elle obtient une licence d’histoire et de géographie. En janvier 1952, âgée de 15 ans, elle adhère au PCF puis à l’Union des jeunes filles de France dont elle sera responsable parisienne puis nationale. Le 3 juillet 1956, elle épouse François Widemann, un physicien communiste, avec lequel elle aura deux enfants avant de divorcer en 1965.

« Innovation stratégique »

En 1960, Francette Lazard est reçue à l’agrégation d’histoire et de géographie. Elle enseigne de 1960 à 1963 au lycée d’Orléans, puis de 1963 à 1967 au lycée Fénelon à Paris. Adhérente au Syndicat national de l’enseignement secondaire et rédactrice en chef adjointe de la revue Economie et Politique (en 1966), elle devient en 1967 permanente au PCF. Elle répartit son temps entre la section du 6e arrondissement de Paris et les travaux économiques. Elle se présente à plusieurs reprises, en vain, aux élections municipales et législatives. Suppléante au comité central en 1970, elle prend à cette date la direction de l’hebdomadaire France nouvelle. Très ouverte, elle en fait une tribune de grands débats.

Il vous reste 45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top